






Meghan Markle, une vraie trad-wife ?
Les tradwives, ce sont ces femmes qui en réaction aux révolutions du mouvement féministe #MeToo en appellent à un grand come back des femmes au foyer des années 50 - ou en tout cas, à une image d'icelles, qu'elles fantasment - se dédiant entièrement à leur mari, à leurs tâches domestiques, à la cuisine... Un retour de bâton flagrant face aux changements de société, très populaire pourtant sur TikTok.
Et cela, c'est ce dont la presse UK - et même hexagonale - accuse la duchesse du Sussex au vu de ce que montre son show événement sur Netflix : With Love, Meghan. Elle y déploie tout un tas d'astuces "lifestyle" : déco, cuisine, bien être... Comme une Marie Kondo à la sauce famille royale. Et ca ne passe pas du tout. Déjà très (trop) malaimée, la figure hyper médiatique suscite la controverse.
Dure actu pour Meghan.
Son émission disponible depuis le 15 janvier sur la plateforme de streaming Netflix, lui a valut bien avant son accueil désastreux par la presse de lourdes accusations... De plagiat. Une enquête à retrouver ici émet effectivement bien des analogies entre With Love, Meghan, et le contenu de plusieurs blogs culinaires, contenus de vlogueuses populaires sur YouTube, de pages Pinterest et de comptes TikTok, tel que le très suivi Home Cooks World. Ou encore, l'émission culinaire de Pamela Anderson.
Mais ce n'est pas tout... La presse sort l'artillerie lourde.
Comme Variety, qui fustige un contenu vraisemblablement hyper égocentré : "Une grande partie de « With Love, Meghan » consiste à essayer de faire de la publicité avec un grand P. L’émission se déroule comme une marche forcée, dans laquelle les invités de Meghan doivent, comme prix à payer pour pouvoir partager un après-midi dans une cuisine avec elle, toujours la féliciter en premier"
Ainsi les invités de la duchesse du Sussex n'auraient de cesse de remercier cette dernière, sans forcément même goûter aux plats que pourtant ils préparent avec elle longuement, face cam. "Puis, lors de sa seule apparition dans la série, même le prince Harry, le mari de Meghan, lance un toast. « À toi ! » crie-t-il. À Meghan, en effet. « With Love, Meghan » est fait avec beaucoup d’amour – dans le sens où le plus grand amour de tous est celui qu’une personne a pour elle-même !"
Ca fait mal. Egotrip démesuré ou "self love" inspirant ?
La réception houleuse semble parler pour elle.
Et puis, il y a donc ce supposé "anti féminisme", ou tout du moins, cet arrière-goût de vieillot. Malgré le statut de "role model" de Meghan Markle, et ses nombreux engagements passés et présents : pour la cause des femmes et leur réussite professionnelle par-delà le plafond de verre, le fléau du cyber harcèlement, dont elle reste l'une des victimes les plus évidentes parmi les stars, la santé mentale, également.
"Avec With Love, Meghan, la duchesse de Sussex a enterré son personnage de féministe et se positionne comme une influenceuse cuisine et jardinage. Meghan Markle se mue en fée du logis des années 1950", dézingue pourtant 20 Minutes. "Dans « With Love, Meghan » sur Netflix, Meghan Markle prodigue ses conseils pour devenir la ménagère américaine parfaite. Pourquoi la féministe et rebelle Meghan Markle s’est-elle muée en fée du logis ?"
"Avec cette série, Meghan Markle se range définitivement du côté des « Trad Wife », ces influenceuses qui romantisent le travail domestique et la maternité et pullulent désormais les réseaux sociaux pour la plus grande satisfaction des masculinistes. « Bienvenue dans mon bureau », lance-t-elle d’ailleurs à une de ses invités en la faisant rentrer… dans sa cuisine"
Mots d'ordre des tradwives ? On vous les relatait ici : "Me soumettre à mon mari comme en 1959", "Votre mari doit toujours primer sur le reste", "La bonne manière féminine de faire face aux éternuements et aux reniflements", "comment être élégante le matin", "Essayer d'être un homme est un perte de temps pour une femme"...
Et 20 Minutes d'étayer : "Si ce repli sur la sphère domestique est compréhensible en raison de la vague de haine et de harcèlement qu’elle a subi, il survient à l’heure où les droits les plus fondamentaux des femmes, comme celui d’avorter, sont menacés aux Etats-Unis. Ironie du sort, alors qu’elle s’est libérée des contraintes royales, Meghan Markle apparait sur Netflix aussi sage et lisse que sa belle-sœur Kate Middleton"
C'est certainement la réflexion la plus dévastatrice qu'on puisse décocher à l'encontre de la duchesse, au vu de ses prises de parole, qu'elle valorise même dans son podcast, Archetyps. Et pourtant... Même celui-ci lui a valu d'être taxée d'anti féministe, de toxique et de problématique.
Car cette enquête du 17 janvier la portraitise en patronne tyrannique, aux méthodes de management catastrophiques envers ses employés, dans le cadre de la production de ce podcast. Attitude immature, hypocrite, véhémence, manipulations psychologiques : "à la moindre contrariété, elle devient froide et distante, jugeant son interlocuteur responsable de tous les maux", témoignent des employés anonymes.
"On peut très bien se faire hurler dessus sans que quiconque n’élève la voix... C’était vraiment, vraiment, vraiment horrible de travailler avec eux. Très douloureux. Meghan Markle joue constamment aux dames et elle est très consciente de la place de chacun sur son “damier”. Et lorsque vous n’êtes plus en odeur de sainteté, elle peut vous jeter aux loups à tout moment"
Au menu, burn out, démissions, "feminism washing"...
"Une source affirme que l’idée même de ce podcast est en réalité celle d’un autre employé – et non de Meghan – même si ce dernier ne touche aucun droit d’auteur dessus. C'est tout travail de sape. On parle tout le temps de vous dans votre dos. On vous rabaisse... Mais Meghan plutôt que d'admettre ses torts se drape dans un récit victimaire"