"Elle a la même gueule que son chien", "tu es une épave" : Loana se dévoile en vidéo sur Instagram et les haters s'acharnent sur elle

"Quelle déchéance", "Quelle tristesse !", "Elle a la même gueule que son chien", "Il te manque plus que le gobelet pour demander des pièces", "C'est pas possible de s'afficher comme ça", "Ses cheveux...", "C'est quoi cette tête ?", "Son animal lui ressemble"...

Des saillies déplorables comme celles-ci se multiplient sous ces images. Plus de 3 000 commentaires en une poignée d'heures. C'est tout à fait cauchemardesque, ce que suscite la dernière vidéo de Loana, ou Loana Petrucciani de son patronyme complet. On y voit simplement l'ex star de téléréalité et influenceuse en compagnie de son chien, Titi, dans les transports. La principale concernée ponctue ce vlog éphémère d'un "Bisous de nous !" et de très abondants hashtags, toute une flopée d'emojis coeur en sus. Un moment d'amour touchant, mais qui alimente les émotions les plus exacerbées sur Instagram. 

La raison ? Comme à l'accoutumée : l'apparence de l'icône des années 2000, jugée catastrophique voire très alarmante. Hier reléguée au rang de bimbo, appellation qui cache à peine son intention sexiste, l'autrice de Miette est depuis quelques années au coeur des réactions les plus incendiaires, quant à ce que le public considère comme une "décadence". Alors que les fans s'alarment énormément de son état de santé, d'autres masquent à peine leur mépris. Tandis que certains désirent simplement voir la star en de meilleures mains - au plus près de personnes susceptibles de l'aider, lui apporter bienveillance, soutien et conseils.

Et cette vidéo abondamment commentée de bouleverser...

Blindée de mots clés étrangement impersonnels (#picoftheday #pictureoftheday #portrait #loana #beauty #celebrity #miroir #naturalmakeup...) contrastant avec l'honnêteté des quelques mots décochés en description ("bien sûr c'est pas parfait...", confesse l'influenceuse), cette vidéo synthétise le déferlement de réactions désormais cristallisées autour de Loana.

Haine misogyne d'un côté, souvent imbibée de mépris culturel, inquiétude de l'autre. Florilège du pire sous cette vidéo Instagram : "Comment elle va finir cette fille ?", "Après chaque verre d'eau, elle prend un verre de rosé", "C'est une épave", "Elle est sortie sans se coiffer là", "C'est quoi cette tignasse ?", "Pauvre fille", "Beurk", "C'est une SDF".

Mais comment l'expliquer ?

En vérité, alors qu'une partie de la Toile voue aux gémonies la moindre apparition publique de Loana, d'autres pointent du doigt une supposée manipulation de la star par son entourage, par les médias, par des individus malveillants désirant surfer sur ce "hate watching" disproportionné.

"Ses mots, son regard que vous critiquez: ce sont ceux de la souffrance exacerbée. On se sait. Seul ceux qui l’ont vécu savent. Stop aux critiques et aux jugements", "Cette femme a vécu tellement d'épreuves", "Les réseaux et la notoriété l'ont totalement détruite", "elle est d'une tristesse incroyable... et c'est vraiment fou qu'on continue a l'exposer", "quel est l'intérêt de remuer le couteau dans la plaie??? ce monde me foudroie d'être aussi mauvais", pouvait-on déjà lire en réaction à l'interview de la principale concernée par le journaliste Sam Zirah, il y a peu. Interview fleuve et intensément polémique lors de sa mise en ligne.

"Je suis très choquée de voir que quelqu’un puisse l’interviewer et poster la vidéo, c'est un abus de faiblesse…", "Elle me fait mal au cœur", "c'est triste, elle est blessée, brisée, utilisée, Loana reprend toi , remonte toutes les pentes et soigne toi ma puce", pouvait-on encore lire sur les réseaux sociaux. Interview scandaleuse, car l'interlocuteur se voyait accusé de profiter de la profonde vulnérabilité psychologique de la star afin de créer du buzz, faire parler, engendrer les prises de parole plus impulsives... Et au vu des tirades de Loana, virulentes, durant cet entretien, ce fut malheureusement le cas.

Il ne fait pas oublier que la vie de Loana, révélation de Loft Story, est faite de violences psychologiques, physiques, familiales, conjugales. Comme le rappelle l'enquête de la journaliste Constance Vilanova : Vivre pour les caméras : ce que la téléréalité a fait de nous, c'est un parcours si dramatique que bien des plumes ont pu le comparer à celui de Marilyn Monroe. Elle aussi, victime de violences dès le plus jeune âge. 

Deux figures fortes d'une starification au féminin, oui, mais aussi, deux victimes d'une société patriarcale, médiatique et spectaculaire, d'où elles sont ressorties broyées. A l'heure des prises de conscience relatives au mouvement néoféministe, cette violence semble d'autant plus évidente.

C'est aussi pour cela que sous cette vidéo, on perçoit des réactions de soutien : "Vous ne comprenez pas que son chien est le seul être qui ne l'ai pas abandonné ?", "Elle a besoin d'aide", "La personne qui la filme devrait avoir honte", "Il faut qu'on apporte des soins à cette femme", "C'est évident que la personne qui filme cherche le buzz au détriment du respect de la vie privée" , interviennent certains.

Pour plus de recul sur ce sujet, il faut lire "Sexisme Story", l'enquête passionnante sur Loana. L'auteur y rapporte ces mots de la principale concernée : "Je veux plus qu'on me juge par rapport à mon physique ; je veux plus qu'on m'utilise comme un objet ; je veux plus être un jouet dans les mains des hommes ; je veux plus être jugée ; je veux juste être aimée pour ce que je suis, et pas pour ce que je devrais être ; et je veux plus faire semblant, j'en ai marre de faire semblant". On vous en parle longuement ici.