Blonde stupide, elle ?
Alors que les années 2000 étaient encore riches en clichés misogynes - côté "blondes", une bande dessinée entière s'est même créée sur le sujet - une star sulfureuse de téléréalité de l'ère MTV et de la "trash culture", riche héritière d'une firme hôtelière et milliardaire particulièrement sulfureuse, décide aujourd'hui de prendre sa revanche.
En envoyant valser les stéréotypes et le sexisme ordinaire, le temps d'une longue interview particulièrement intéressante qu'elle partage avec sa meilleure amie, tout aussi connue, et clivante, qu'elle. "Elle", vous le devinez, c'est naturellement Paris Hilton, qui aux côtés de son éternelle binôme Nicole Ritchie (emblématiques BFF) revient sous le feu des projecteurs pour une couverture, celle de Glamour Magazine.
Et dans le magazine donc, un entretien. Si vous êtes nostalgiques de l'émission culte The Simple Life, vous allez être ravis. Car celle qui a pris un plaisir fou à se faire passer pour une quasi aristocrate plongeant les mains dans le cambouis l'affirme fièrement : "Non, je ne suis pas une blonde stupide !". Et elle dit même beaucoup mieux, en fait...
Dans Glamour, Paris se confesse.
"Pour moi, Paris Hilton dans The Simple Life, c'est définitivement un personnage !", s'amuse-t-elle aux côtés de Nicole Ritchie. "J’ai toujours su ce que je faisais : je ne suis pas une blonde stupide". Et elle précise avec beaucoup d'ironie : "Par contre je suis juste très doué pour prétendre en être une".
La star du film d'horreur culte La maison de cire (dont le marketing était entièrement monté sur son trépas fictif, c'est dire sa "popularité" à l'époque), tient à redorer le blason de toutes celles jugées pour leur superficialité. Relire les interviews d'époque de Britney Spears, revoir les réactions aux interventions de Pamela Anderson, suffit à donner une légère idée.
D'ailleurs, ca aussi, Paris Hilton le tacle.
"Les médias des années 2000 étaient tellement toxiques. Ils ciblaient un certain groupe de filles, Nicole et moi en faisions partie, et c'était très difficile d'être une jeune fille et de découvrir qui on était sous les yeux du monde entier", déplore aujourd'hui l'icône provocatrice auprès de Glamour.
"Ils exagéraient, ils créaient des intrigues juste pour vendre les tabloïds. C’est incroyable maintenant à quel point les temps ont changé. Je pense que c’est juste beaucoup plus respectueux envers les femmes. Les années 2000 ont été vicieuses pour toutes les filles."
Paris Hilton, comme Nicole Ritchie, a souffert de cet empire patriarcal : elle en parle comme d'un trauma, source de coups de fils incessants avec sa mère, en pleurs, devant nier telle rumeur, tel "drama" qui faisait les choux gras de la presse people. Elle témoigne : "Les gens qui m’aiment et me connaissent connaissent la vérité. C’est pourquoi je pense que les filles d’aujourd’hui ont tellement de chance que cela n’arrive plus. C’est très, très traumatisant"
Difficile de ne pas penser à Pamela Anderson en écoutant ces mots.
Deux personnalités qui ont subi des violences, et pas juste de la part de la presse. Paris Hilton dans son "centre de soins", où elle a été internée très jeune (elle en témoigne ici et c'est accablant), Pamela Anderson au sein de ces diverses relations conjugales, et dès son enfance en vérité (elle en parle ici). Toutes deux d'ailleurs sont au coeur de vidéos intimes qui ont suscité un flot de ce que l'on appelle : le slut shaming. Le fait de commenter, juger, théoriser, sur la sexualité des femmes, leur degré ou non de "respectabilité".
On décrypte ce terme pour vous ici.
Ca y est, en tout cas, les bimbos ont pris leur revanche semble-t-il. Alors que Pamela Anderson se voit nommée aux Golden Globes pour le film The Last Showgirl, et revendique ses prises de position (comme le no makeup), d'autres icônes de la télévision et de la téléréalité, les fameuses "blondes stupides", paraît-il, énoncent en Unes des revues qui hier s'acharnaient sur elles leur propre vérité. Une vengeance des bimbos qui prend aussi place sur des plateformes comme TikTok : on a dédié une enquête à ce sujet.
En France aussi, une star comme Ophélie Winter, autre "bimbo" proclamée abondamment commentée sur son physique, a pu souffrir des mêmes remarques et insultes. On a également consacré un article à son expérience douloureuse de l'acharnement médiatique...