






Une femme au foyer parfaite dont la vie est plongée dans le chaos.
C'est ainsi que GLAMOUR UK fantasme déjà le prochain grand rôle de Nicole Kidman : son personnage étonnant de desperate housewife dans Holland, le nouveau film de la cinéaste Mimi Cave, à qui l'on doit un film d'horreur féministe particulièrement drôle - Fresh, avec Daisy Edgar Jones (Normal People) et Sebastian Stan.
Une réalisatrice truculente - Nicole Kidman tient à tourner le plus possible aux côtés de femmes cinéastes (19 réalisatrices au cours des huit dernières années) - un postulat tout aussi satirique (saisir les névroses des "ménagères") et une comédienne royale revenue sur le devant de la scène avec ce drame érotique particulièrement remarqué et sulfureux... La recette semble parfaite. Mais ce n'est pas tout.
Car la star prend à bras le corps un angoissant phénomène...
Nicole Kidman en plein dans l'ère (paradoxale) du temps ?
Alors que son dernier film se joue des grands enjeux de notre société post-#MeToo, interrogeant femmes de pouvoir, jeux de domination, emprise et désir, Holland proposerait de mettre en lumière les contradictions saillantes... D'une "tradwife".
C'est en tout cas ainsi que l'imagine déjà Glamour. Un rôle principal "incroyablement comique", se réjouit déjà sa cinéaste. De quoi rire jaune cependant : très populaires sur TikTok, les tradwives sont des mères au foyer qui se disent "soumises" à leur époux, et fières de l'être. S'occuper des enfants, assurer les tâches ménagères et incarner jusqu'à la caricature une femme au foyer des années 50 est leur rêve absolu.
Derrière ce mot clé devenu viral depuis 2020, se cache une idéologie en forme de mouvement réactionnaire, un retour de bâton face aux changements de société provoqués par les dernières révolutions néoféministes. "Envoyé Spécial" dédiait récemment un reportage accablant au sujet, témoignant notamment de la banalisation du viol conjugal au sein de ces couples "tradis".
Les tradwives s'inspirent d'un ouvrage qu'elles considèrent comme matriciel The Fascinating Girl, un opus de 1963 écrit par une mère au foyer... mormone, Helen Andelin. Au coeur de la réflexion de cette figure tutélaire largement actualisée par de nombreuses influenceuses très conservatrices, un concept : la soumission domestique. "Me soumettre à mon mari comme en 1959", "Votre mari doit toujours primer sur le reste", "La bonne manière féminine de faire face aux éternuements et aux reniflements", "comment être élégante le matin", "Essayer d'être un homme est un perte de temps pour une femme"...
L'actrice de 57 ans, couronnée à la Mostra de Venise, aime justement bousculer les archétypes féminins, avec densité et ironie : dans son dernier film, elle se réapproprie le stéréotype de la "MILF", terme hyper sexualisant (on lui a dédié une enquête) auquel elle accorde un regard neuf et audacieux : un female gaze, un point de vue féminin.
On s'impatiente donc de voir son incarnation des mères au foyer réacs.
En attendant, de plus en plus de personnalités sont accusées d'épouser, entre les lignes, les motifs de ce mouvement ouvertement rétrograde. Comme Rihanna. Mais surtout Meghan Markle, qui semble faire de cette philosophie la dominante chromatique de son émission événement sur Netflix. A moins qu'il ne s'agisse d'un malentendu ? On vous explique toute cette polémique ici.