C'est un choix qui fera bondir les misogynes.
Cela fait quasiment une décennie que Nicole Kidman revendique complètement une initiative hyper intime qui lui tient beaucoup à coeur. Une décision aussi perso que professionnelle, qui permet à l'entendre de rendre l'industrie plus égalitaire, inclusive... Plus féministe. Ce n'est pas un gros mot.
Cette usine, celle de Hollywood, la star immortalisée par Stanley Kubrick, Baz Luhrman, Alejandro Amenabar et Park Chan-wook a souhaité en fustiger le sexisme en s'évertuant effectivement... A être dirigée par des femmes cinéastes autant que faire se peut. Plus précisément, une femme cinéaste au moins "une fois tous les 18 mois".
Un pacte qu'elle partage avec ses amies Meryl Streep et Cate Blanchett...
Nicole Kidman fait bouger les lignes depuis des années. Son prochain rôle, sulfureux et subversif, est pour elle l'occasion d'inverser l'inévitable norme hollywoodienne "actrices beaucoup plus jeunes que leurs partenaires" (le sujet de notre enquête) et de déjouer le cliché sexiste de la "MILF" (comme ses amies Laura Dern et Renée Zellweger).
Mais tout aussi féministe est son amour des femmes cinéastes.
"Je travaillerai avec une réalisatrice tous les 18 mois. Je vais en fait choisir seulement une femme maintenant. Donc tous les 18 mois, il doit y avoir une réalisatrice dans l'équation. Je pense que c’est une chose importante", assénait avec une profonde conviction Kidman, dès 2017, au Guardian.
"En tant que femmes, nous devons soutenir les réalisatrices. J’espère que cela changera avec le temps, mais tout le monde n’arrête pas de dire « oh, c’est tellement différent maintenant, oh, c’est tellement différent maintenant" alors que ce n'est pas le cas du tout", se réjouissait encore la comédienne avec une pointe d'esprit critique acerbe.
Elle réitère cet engagement en le formulant au Hollywood Reporter, auprès de ses consœurs oscarisées Meryl Streep et Cate Blanchett. Nicole Kidman, c'est effectivement une filmo où les grandes réalisatrices ne sont pas rares : l'immense Jane Campion, la regrettée Nora Ephron, Karyn Kusama, la néerlandaise Halina Reijn récemment...
Quand bien même c'est surtout dans le paysage-séries que Kidman privilégie les voix féminines. En s'entourant de Reese Witherspoon (actrice et productrice), Andrea Arnold et bien sûr... Jane Campion. Encore et toujours : sa cinéaste de coeur.
Et quand certains cinéastes ne se préoccupent pas suffisamment des comédiennes à ses yeux, elle le dit haut et fort. On pense à ce coup de gueule émis à l'encontre d'un certain Martin Scorsese. Auteur d'un cinéma patriarcal, à l'écouter. Une prise de parole controversée qui avait beaucoup fait réagir...