Comment mesurer le degré de sincérité d’une star qui fait œuvre de charité ? Le gouvernement du Malawi semble avoir pris son parti en jugeant sévèrement la chanteuse Madonna. Elle qui se présente volontiers comme la bienfaitrice de ce pays pauvre d’Afrique australe s’est pris un camouflet mémorable à son arrivée à l’aéroport de Lilongwe, la capitale, la semaine dernière : la zone VIP lui a été refusée.
La chanteuse qui s’attendait apparemment à un accueil plus chaleureux a reçu une réponse en bonne et due forme du gouvernement. Dans un communiqué de quatre pages, celui-ci critique l’attitude de la Madone, jugeant « étrange et déprimant » de constater que la star semblait vouloir que le Malawi soit contraint « pour toujours à une obligation de gratitude », parce que la star a adopté deux enfants malawites et participé à un projet de construction d’école.
Le communiqué du gouvernement de la présidente Joyce Banda remet en cause cette générosité affichée, et appelle la bienfaitrice à avoir « la décence de dire la vérité ». « Qu’elle dise à la terre entière qu’elle fait construire des écoles au Malawi alors qu’en fait elle a simplement contribué à la construction de salles de classe n’est pas compatible avec les manières de quelqu’un qui pense mériter d’être accueilli officiellement ». Il semble en effet qu’un projet de grande ampleur pour la construction d’un collège de filles ait été abandonné par la chanteuse pour un projet d’écoles primaires. Ce choix avait été justifié il y a deux ans par la possibilité de pouvoir accueillir plus d’enfants.
« La bonté, dans son acception ordinaire, est gratuite et anonyme, martèle le gouvernement. Si elle ne peut pas être gratuite et silencieuse, ce n’est pas de la bonté, c’est autre chose. Cela s’apparente à du chantage ». La star, qui dément avoir exigé un traitement VIP, a répondu sobrement aux attaques des autorités malawites : « Je suis attristée de ce que la présidente ait choisi de reprendre des mensonges sur ce que j’ai accompli, sur mes intentions, sur la façon dont je me suis comportée lors de ma visite au Malawi », a-t-elle déclaré. L’homme qui gère les actions caritatives de la chanteuse, Trevor Neilson, a par ailleurs affirmé que les écoles financées par ses fonds étaient ouvertes, et qu’il ne s’agissait pas de simples salles de classe. Il promet même que malgré l’ambiance glaciale entre la philanthrope et les autorités du pays, les programmes d’aide aux enfants du Malawi ne seront pas gelés.
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