Défi relevé. Le 18 novembre dernier, les « anti » mariage gay avaient rassemblé 100 000 manifestants à Paris. Ils s'étaient promis d'en réunir le triple le 13 janvier. Répartis en trois cortèges et venus en cars de toute la France, ils étaient 340 000 selon la police et 800 000 selon les organisateurs, pour défendre la famille traditionnelle face au projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels. Convergeant vers le Champ-de-Mars, les cortèges sont partis de Place d'Italie (13e), Denfert-Rochereau (14e) et Porte-Maillot (17e) vers 13 heures, pour se rassembler autour de 18h30.
Figure médiatique du mouvement, Frigide Barjot estimait avant le rassemblement : « À partir de 300 000 personnes, on sera crédibles pour que le président nous entende ». Une telle mobilisation de la droite n'avait pas eu lieu depuis la manifestation pour l'école libre en 1984 (800 000 personnes s'étaient rassemblées). Invitée du plateau de BFM TV dimanche soir, la figure de proue du mouvement a répété les exigences des anti-mariage gay, à savoir la tenue d'un référendum sur ce sujet. Elle a assuré qu'une nouvelle manifestation aurait lieu si le gouvernement n'accédait pas à cette revendication.
Malgré cette affluence, le gouvernement n'entend pas revoir ses plans sur le vote de la loi sur le mariage pour tous à partir du 29 janvier. Vers 18 heures, l'Élysée a d'abord reconnu une manifestation « consistante », mais qui n'empêcherait pas « le débat au Parlement ». La garde des Sceaux et responsable de ce projet de loi, Christiane Taubira, invitée du journal de 20 heures sur TF1 l'a confirmé : aucun référendum ne sera organisé sur cette question, le procédé dans ce cas de figure serait même « anticonstitutionnel ». Selon la ministre, « sur ces cinq derniers mois, aucun sujet n'a été autant débattu. Les débats ont lieu tous les jours, sur tous les supports médiatiques, les auditions ont été menées à l'Assemblée nationale. » La garde des Sceaux a également pris soin de rappeler que le débat sur l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples homosexuels ferait l'objet d'un autre débat, dans le cadre d'une loi sur la famille qui devrait être présentée au printemps par la ministre en charge de la Famille, Dominique Bertinotti.
Manifestation pour le mariage gay : "C'est un sujet rassembleur, pas sectaire !"
Mariage gay : les deux visages des anti
Opposition au mariage gay est-il synonyme d'homophobie ?
#unpapaunemaman : Twitter raille les manifs anti-mariage gay