On connaît l'adage, tellement galvaudé qu'il semble presque ridicule aujourd'hui : derrière chaque grand homme, il y a une grande femme. Et si derrière chaque Président, il y avait une Présidente ?
On s'interroge à l'heure où controverses diverses, affaires judiciaires, soucis de santé dus à un âge avancé et débats tumultueux semblent exclure Joe Biden de l'actuelle course à la présidentielle états-unienne... Et que bien des voix partisanes insistent sur l'évidence d'une candidature alternative : celle de Michelle Obama !
L'ancienne Première dame est loin, très loin de n'être que cela. First Lady certes, mais aussi avocate d'expérimentée aux études prestigieuses, autrice (d'un best seller : son autobiographie), voix familière des podcasts américains, "role model", comme on le dit outre-atlantique, dans le domaine des icônes afro-américaines, des femmes d'affaires, des femmes de convictions et des personnalités médiatiques...
Michelle Obama a déjà été dépeinte dans la fiction (sous les traits de la grande Viola Davies), est elle-même apparue dans certaines (des séries à succès), fait sensation de conférences en interventions télés... Et un tout nouveau sondage l'affirme : seule Michelle Obama pourrait battre Donald Trump.
Oui, c'est très sérieux : c'est carrément une enquête Ipsos qui à quelques mois de l’élection présidentielle décoche cette assertion définitive. En cas de confrontation face à l'ancien Président républicain et hyper conservateur, Michelle Obama pourrait obtenir jusqu'à 50 % des voix. Peut-on y croire ? Peut être : 1 070 personnes ont eu l'opportunité de participer à cette enquête d’opinion. Et délaissent volontiers Joe Biden au profit de "Madame Obama".
Alors que l'on aurait davantage envisagé comme éventualité au profil de Joe Biden sa Vice Présidente, Kamala Harris - première Vice Présidente de l'histoire des Etats-Unis, rappelons-le - il semblerait que la personnalité de Michelle Obama soit plus forte et moins clivante dans l'imaginaire américain. Quand bien même tout sondage doit être pris avec un maximum de pincettes, d'autant plus dans un contexte électoral de sur-médiatisation politique, naturellement riche en pronostics.
D'autant plus que si Michelle Obama demeure une figure fédératrice outre-atlantique, tout du moins pour une large partie de l'électorat démocrate, la possibilité de voir Joe Biden renoncer à une course qui a déjà largement commencé semble être de l'ordre de la pure hypothèse.
Et ce malgré le fait que le sondage de l'Institut propose plusieurs noms afin d'appuyer cette éventualité, en suggérant que le gouverneur de Californie Gavin Newsom et le gouverneur du Kentucky Andy Beshear, pour ne citer qu'eux, pourraient également affronter avec ferveur Donald Trump dans la perspective de la Maison Blanche. Mais aucun n'atteindrait un score égal à celui de Michelle Obama, assène l'IPSOS !
Un désistement de l'ex Vice Président (sous Obama, d'ailleurs) est-il crédible ? Le Parti Démocrate a annoncé partager sa décision publiquement le 19 août prochain à ce sujet, problématique des plus épineuses alors que les médias US ne cessent de feuilletonner le moindre écart ou oubli de Joe Biden, source de discorde et de quolibets.
Et Michelle Obama, alors ? Très souvent questionnée à ce propos, elle a toujours affirmé sa réticence à l'idée d'être Présidente. En 2016 d'ailleurs, la question était déjà sur toutes les lèvres. Des sondages dévoilaient l'étendue toujours vive de sa popularité. Et sur les ondes d'Europe 1, Jean-Eric Branaa, spécialiste des États-Unis, théorisait : "Michelle Obama apporte le rêve et l’histoire qui manque à une figure politique comme Hillary Clinton. Sa force, c’est justement d’incarner la politique non-politicienne. Lorsqu’elle s’attaque à Donald Trump, elle ne s’attaque pas aux républicains. Elle n’est pas clivante et c’est ce que le gens aiment et recherchent. Elle incarne la Maman de l’Amérique, pragmatique, attentive, à l’écoute… C’est évidemment une figure qui touche le peuple américain. Elle est une inspiration pour beaucoup de gens"
Une inspiration qui, apparemment, ne s'est pas tarie...