Mais qui est ce personnage à l'allure terrifiante, qui semble sorti tout droit d'un film d'horreur et dont la photo circule en masse sur les réseaux sociaux depuis cet été ? Sur Instagram, Facebook ou encore Snapchat, l'image de cette jeune femme aux cheveux noirs, à la bouche d'oiseau et aux yeux exorbités surnommée "Momo" se décline en de nombreuses versions, toutes estampillées du hashtag #MomoChallenge.
Le principe ? Se photographier à côté de cet étrange personnage en réalisant toute une série de défis macabres aussi stupides que dangereux. Momo est en réalité un service de messagerie disponible sur WhatsApp, qui menace de causer la perte de quiconque osera la contacter. "Je te ferai disparaître de la surface de la terre sans laisser de traces", prévient-il.
Naturellement, de nombreux adolescents n'ont pas pu résister à la tentation de défier Momo. À leurs risques et périls, puisque ceux et celles qui l'ont fait ont reçu de nombreux messages d'insultes, voire des menaces, directement proférées par Momo. Ce défi qui s'est répandu dans le monde entier a même provoqué la mort d'une fillette argentine âgée de 12 ans. Cyber-harcelée, la pré-adolescente a mis fin à ses jours.
Ce challenge, qui n'est pas sans rappeler le Blue Whale Challenge, a donc déjà fait sa première victime. D'abord lancé sur le forum américain Reddit, il n'a pas tardé à faire le tour de la toile, notamment sur Facebook. Beaucoup de publications incitent à composer ce fameux numéro qui permettra de joindre Momo.
Les personnes qui entrent en contact avec elle reçoivent ensuite une photographie de la femme terrifiante ainsi qu'une liste d'actions et de défis à réaliser. Un scénario qui semblera familier aux fans de la série anglaise Black Mirror (épisode 3, saison 3).
Comme le souligne Télérama, l'image de Momo provient d'une sculpture japonaise, "Mother Bird", créée par un studio d'effets spéciaux, exposée à Tokyo deux ans auparavant. Une vidéo Youtube aurait par ailleurs inspiré l'idée du personnage anonyme et terrifiant menaçant ses victimes à l'écran et les forçant à commettre des actes dangereux.
Alertées par ce phénomène de cyber-harcèlement, les autorités françaises tirent la sonnette d'alarme, à l'instar de pays comme l'Argentine ou le Mexique. Selon les sources policières contactées par 20 Minutes, "aucun cas de personne mis en danger par ce challenge n'a été signalé en France", mais le phénomène est tout de même "pris au sérieux". Les experts en cyber-criminalité mettent également en garde contre une arnaque orchestrée dans l'unique but de récupérer les données personnelles de ces adolescents.