« Nous ne contestons pas la faute technique effectuée à l'occasion du passage d'un relais, mais la décision tardive des juges qui ont, dans un premier temps, validé le podium et laissé se dérouler la cérémonie protocolaire. Les relayeuses françaises ont ainsi reçu officiellement leur médaille... avant de devoir les rendre. » Tels furent les mots de Bernard Amsalem, président de la Fédération française d’athlétisme, dimanche, à l’annonce de la disqualification des relayeuses du 4x100 m de la finale des Mondiaux d’athlétisme à Moscou.
En effet, après avoir terminé la course deuxièmes, derrière les Jamaïcaines et devant les Américaines, Stella Akakpo, Myriam Soumaré, Ayodele Ikuesan et Céline Distel-Bonnet vont devoir rendre les médailles d’argent qui leur ont été remises très officiellement pendant la cérémonie protocolaire. Car ce n’est que plusieurs heures après avoir, pensaient-elles, réalisé cet exploit, alors qu’elles arrivaient à leur hôtel pour fêter leur victoire, que les quatre jeunes femmes ont appris leur disqualification. En cause, une réclamation de l’équipe britannique - arrivée quatrième au pied du podium -, et la non-conformité du deuxième passage de bâton, entre Ayodele Ikuesan et Myriam Soumaré, finalement jugé hors zone par le jury d’appel. Une décision qui a immédiatement entraîné la modification définitive du podium avec la perte des médailles attribuées aux Françaises au profit des Américaines qui sont finalement médaillées d’argent tandis que la Grande-Bretagne récupère le bronze. Seul invariable, la Jamaïque qui reste championne du monde.
Dans un communiqué de presse, la Fédération française d’athlétisme, par la voix de son président, n’a pas caché sa colère, fustigeant un « procédé humainement scandaleux et indigne du corps des officiels techniques internationaux. Cette décision est un manque de respect inacceptable pour les athlètes et va à l'encontre des valeurs de l'athlétisme mondial. Elle remet également profondément en cause la crédibilité du jugement dans notre sport ». Et de conclure : « Au nom de toute la famille de l'athlétisme français, je voudrais faire part de toute notre affection et de notre soutien total à Céline Distel-Bonnet, Ayodélé Ikuesan, Myriam Soumaré et Stella Akakpo ». À noter que l’équipe de France rentre donc de ces Mondiaux d’athlétisme avec quatre médailles, et non cinq.
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