Il ne reste désormais plus qu’un seul pays européen où la perspective est jugée stable par l’agence Moody's en raison de la faible exposition de son économie et de son système bancaire aux troubles de la zone euro : la Finlande. L’Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg rejoignent l’Autriche et la France, placés en perspective négative en février. L’agence d’évaluation financière craint que les conséquences d’une possible sortie de la Grèce de la zone euro aient un effet négatif colossal sur les pays membres, mêmes ceux jugés les plus solides. Le ministère allemand des Finances a aussitôt réagi à cette annonce affirmant que « l’Allemagne va tout faire avec ses partenaires pour surmonter le plus rapidement possible la crise de la dette européenne et rester l’ancre de la zone euro».
Moody’s craint la sortie de la Grèce
Quelle que soit l’issue de la crise grecque, l’agence de notation financière sait que l’impact sur les pays membres de la zone euro sera considérable : il y a une « probabilité de plus en plus forte d’une sortie de la Grèce de l’euro. Même si un tel événement est évité, il existe une probabilité de plus en plus forte qu’une aide à d’autres États de la zone euro, notamment l’Espagne et l’Italie, soit requise », juge Moody’s. Une situation qui ne peut qu’handicaper l’Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg même s’ils sont les plus solvables.
Le triple A en question
Le passage d’une perspective stable à une négative signifie que la note souveraine peut être abaissée en cas de dégradation de la situation et ainsi augmenter les taux d’intérêts des marchés sur lesquels les États empruntent. Moody’s a d’ailleurs annoncé qu’elle réexaminerait la note de l’Autriche et de la France « à la fin du troisième trimestre » pour savoir si les deux pays conserveraient leur triple A, et donc par extension la confiance des investisseurs dans leur solvabilité. Le spectre de l’Italie plane sur les 5 pays en perspective négative après sa dégringolade de deux crans de A3 à Baa2 mi-juillet et les risques de contagion qu’elle suscite.
Laure Gamaury
(Source : liberation.fr)
Crédit photo : DPA/AFP
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