Quel genre de roi sera Charles III ? Poursuivra-t-il l'héritage néo-élizabethain instauré par sa mère ? Sera-t-il encore porté sur les sujets qu'il a pris à bras le corps en tant que prince de Galles ? Autant d'interrogations que se posent les citoyen·nes britanniques, pour beaucoup en deuil au lendemain du décès de la reine Elizabeth II. Si la réponse est incertaine, on peut toutefois rappeler les engagements précédents de l'héritier de 73 ans pour tenter d'y déceler une ligne directrice.
Les prises de position du prince Charles commencent très tôt, en 1983, lorsqu'il s'engage contre l'usage des pesticides dans l'agriculture. En 1992, il lance sa marque, Duchy Originals, "qui travaille avec des agriculteurs locaux et bio", pointe 20 Minutes, créant des emplois et des millions de livres sterling de profit qui seront directement reversés à des associations, à l'image de la Prince's Foundation, qui oeuvre à l'écologie et à la durabilité, "promeut avec constance des milliers de projets dans des quartiers défavorisés du pays", détaille Le Monde, et à laquelle il consacre beaucoup de temps.
La même année, il s'opposait à l'harmonisation des règles bactériologiques dans l'Union européenne, qui aurait mis un terme à la production de fromages au lait cru. En 2015, il avait même prononcé un discours en français lors de la conférence pour le climat, à Paris. "Que va-t-il advenir du Brie de Meaux, du crottin de Chavignol ou du bleu d'Auvergne ? Dans une future société sans microbe, quel espoir y a-t-il pour l'indémodable Fourme d'Ambert, le Gruyère de Comté ou le très odorant Pont L'Evêque ?" Un bien noble combat.
En 1996, c'est à la lutte contre la culture des organismes génétiquement modifiés (les fameux OGM) qu'il s'attaque. Et puis, il métamorphose les jardins de Highgrove, sa résidence dans la campagne anglaise. Une ferme bio axée sur la biodiversité avant la hype.
"Charles a essayé de montrer qu'il était plus qu'un dilettante à la mode, mais qu'il était aussi un monarque en devenir, digne et humain", a affirmé la journaliste Tina Brown dans son livre The Palace Papers, citée par Le Monde. Reste à voir si cela se confirme dans les années à venir.