Exaspérant ou brillant, gros film choc ou poudre aux yeux : quatre ans après sa sortie, Promising Young Woman n'en finit pas de cliver. C'est pourtant le plus dévastateur des films américains post-#MeToo, et l'une des plus grandes performances de Carey Mulligan, qui y incarne Cassie, trentenaire qui a pour habitude... de feindre d'être ivre afin de pousser les potentiels violeurs à l'agresser. A chaque fois, elle exprime ouvertement son consentement. Mais cela ne change pas grand chose... Deux heures durant, Cassie va mettre à jour des "porcs" qui s'ignorent.
Brûlot féministe abordant culture du viol, "nice guys" et consentement, thriller psychologique, satire sociale, Promising Young Woman se permet même d'être une comédie romantique. Une claque, qui a engendré, et c'était le but, des réactions exacerbées. Et le second long de sa réalisatrice, l'irrévérencieux Emerald Fennell, a divisé dix fois plus : il s'agit de Saltburn, phénomène sur Netflix lors de sa sortie, jugé excessif, idiot, gratuitement provocateur et vulgaire. Sur les réseaux sociaux et plateformes de critiques, on en finit pas de louer le génie de la cinéaste... Ou de crier à une "supercherie". Pourquoi tant de haine ?
Surprise !
Le troisième long de la cinéaste hyper clivante vient justement d'être annoncé, comme le relate le magazine de cinéma Première. Et contre toute attente, ce nouveau film sera une adaptation des Hauts de Hurlevents d'Emily Brontë, un classique de la littérature gothique qui a inspiré le septième art depuis des lustres déjà. Une grande bouffée de lyrisme et de romantisme à prévoir dans l'univers pourtant trash, acidulé, super pop et iconoclaste de la cinéaste.
On a envie d'y croire à ce projet, dont le casting est fantastique autant que super glamour : Jacob Elordi, la révélation de Euphoria et incarnation d'Elvis dans Priscilla, y côtoiera Margot Robbie, devenue reine du box office avec le succès planétaire du Barbie de Greta Gerwig l'an dernier. Ce sont des choix très cohérents quand on y réfléchit.
Voilà qui promet énormément.
Emerald Fennell a dirigé la star de "Euphoria" dans son trash et controversé "Saltburn" qui avait fait grand bruit dès sa mise en ligne sur Netflix. De même, voir l'interprète de la fameuse poupée Mattel investir cet univers n'est pas étonnant : Promising Young Woman s'amusait aussi des clichés hyper féminins, du rose bonbon très Barbie, du glamour...
A quoi faut-il s'attendre ? On raconte
De la passion, des anachronismes, du sexe, une certaine tension psychologique : voilà ce que l'on peut présager du menu de cette nouvelle transposition moderne du monde hyper mélancolique d'Emily Brontë. En bref, tout ce qui confère au cinéma de son autrice, une amie de la grande Greta Gerwig soit dit en passant, sa singularité...
Cela devrait être, à n'en pas douter, "artistique et macabre, violent et terrible", suggère à l'unisson Première. Saltburn était déjà à sa manière un "film à costumes", comme on dit, donc cette nouvelle étape dans la carrière décidément très éclectique d'Emerald Fennell n'est pas si déconcertante. Ce qui reste plus imprévisible, c'est la manière dont la réalisatrice va puiser dans le génie de ce classique de 1847 écrit par la soeur de Charlotte Brontë pour faire résonner, comme elle aime à le faire, des enjeux propres aux réflexions et luttes féministes actuelles.
On lui fait confiance, vu la richesse du roman, qui a beaucoup divisé lors de sa parution. Aujourd'hui, il est à l'unanimité considéré comme l'un des plus grandes fictions jamais écrites par une romancière. Femme de lettres anglaises à laquelle Kate Bush a rendu, on vous le rappelle, un sublime hommage avec sa chanson "Wuthering Heights" en 1978. "Wuthering Heights", à savoir le titre original de ce roman...