Alors qu'en décembre 2015, nous applaudissions l'Accord de Paris sur le climat signé par 197 pays stipulant la volonté de contenir "l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C", la machine semble aujourd'hui enrayée. Et les nouvelles ne sont guère réjouissantes. Donald Trump a annoncé que les Etats-Unis se retireraient de l'Accord, un iceberg géant vient de se détacher de la banquise en Antarctique et une étude alarmante annonce le recul massif des espèces vertébrées sur Terre, entre autres joyeusetés. Cerise sur le gâteau : la planète pourrait devenir inhabitable bien plus tôt qu'on ne le projetait.
Face à ce tableau particulièrement sombre, la moindre initiative verte fait office d'éclaircie salvatrice. Et parmi les bons élèves en matière de lutte contre le réchauffement climatique, la Chine mène la danse. En effet, le géant asiatique se place en leader green avec un investissement de 344 milliards d'euros dans les énergies renouvelables d'ici 2020. Il a par exemple annoncé la mise en service de la plus grande centrale solaire flottante au monde. Et la Chine, jadis plus grand générateur d'émissions de carbone, poursuit sa transition verte avec la construction de sa première "ville-forêt".
Dessinée par l'architecte italien Stefano Boeri, cette cité écolo-futuriste émergera à Liuzhou, dans la province de Guangxi. Une fois bâtie, cette ville d'un nouveau genre pourra accueillir pas moins de 30 000 habitants et grâce à l'abondance d'arbres et de plantes qu'elle abritera en son sein, absorbera près de 10 000 tonnes de CO2, 57 tonnes de substances polluantes par an et produira 900 tonnes d'oxygène annuelles.
Un véritable petit miracle rendu possible par l'implantation de près d'un million de plantes de plus de 100 espèces différentes et de 40 000 arbres sur les façades et dans chaque recoin de cette forêt urbaine. Cette ville écolo sera connectée à l'agglomération de Liuzhou par des services ferroviaires et des voitures électriques et devrait être autonome grâce à la géothermie et aux ressources en énergie solaire.
Le site de l'architecte Stefano Boeri (qui avait déjà créé le "Bosco Verticale", deux tours végétalisées au coeur de Milan) précise : "La présence de plantes, non seulement dans les parcs, les jardins et le long des rues, mais aussi sur les façades des immeubles, permettra à la ville de contribuer à l'amélioration de la qualité de l'air (en absorbant le CO2 et les particules fines), à faire redescendre la température moyenne de l'air, à créer des barrières anti-bruit, à booster la biodiversité des espèces vivantes, générant un habitat pour les oiseaux, les insectes et les petits animaux."
Ce très beau projet d'écologie urbaine devrait être finalisé en 2020. Et pourrait bien servir de modèle à reproduire alors que l'urgence climatique ne cesse de s'accroître.