La qualité de l'acte médical varierait-elle en fonction du sexe de votre médecin ? C'est en tout cas ce qu'avance une étude de l'Université de Montréal qui révèle que les femmes seraient plus consciencieuses sur le plan du respect des pratiques médicales que leurs homologues masculins. L'équipe de recherche canadienne a étudié le comportement de 906 médecins québécois (431 femmes et 475 hommes), en charge de patients diabétiques. La grille d'évaluation des praticiens a été élaborée à partir du guide de l'Association canadienne des diabétiques, qui référence les bonnes pratiques en matière de traitement de la maladie.
« Les femmes docteurs ont obtenu des scores significativement plus élevés en matière de conformité aux guides de pratique. Elles sont plus nombreuses que les hommes à prescrire les médicaments recommandés et à planifier les examens requis », explique l'auteure principale de l'étude, Valérie Martel. Ainsi, 75 % des femmes médecins ont demandé à leurs patients d'aller faire contrôler leur vue chez un ophtalmologiste, comme le prévoit le suivi des diabétiques, contre 70 % chez les hommes. Par ailleurs, 71 % d'entre elles avaient prescrit les médicaments recommandés, comparativement à 67 % de leurs confrères.
Avec en moyenne 1 000 actes médicaux de moins déclarés chaque année, les femmes sont moins productives, en termes de nombre de consultations que les hommes. Selon une enquête ministérielle de mars 2012, citée par Le Figaro, les généralistes françaises effectuent en moyenne 4 150 consultations et visites par an, soit 24 % de moins que leurs confrères (5 440). Moins consulter ne signifie pas pour autant le faire moins bien. Au contraire. L'étude souligne que les femmes accordent davantage de temps à leurs patients (19 minutes, contre 17 pour les hommes). En outre, près de 60 % des praticiennes déclarent des consultations de plus de 20 minutes, contre 35 % chez les hommes.
Une plus grande attention qui aurait des effets à long terme. « Un médecin qui prend le temps de bien expliquer les problèmes à ses patients pourrait faire en sorte que ceux-ci ne reviennent pas un mois plus tard pour un détail qui les inquiète. La personne la plus productive pourrait ne pas être celle qu'on croit », précise Borgès Da Silva, enseignante à l'université de Montréal. Une évolution des pratiques qui devrait aller crescendo. En effet, si aujourd'hui près de la moitié des médecins qui exercent en France sont des femmes, ces dernières devraient devenir majoritaires dans la profession à l'horizon 2020.