Il l’encercle de mots pour la produire
Elle n’a pas de mots pour se dire
Il dit qu’elle est son continent noir
Elle une ombre un creux une oreille des yeux
Elle l’a encerclé un jour de ses bras
Pour contenir son discours et qu’il parle
Aujourd’hui vertige
Car vient
La parole de la femme
Dans la femme il y a l’homme
Dans l’homme il y a la femme il y a l’enfant
Il s’érige quand elle l’entend
Elle s’ouvre quand elle parle
Elle brise un grand secret
Ils ont peur de ce moment
Il y a le gant il y a le doigt
Ils se retournent
Il implore sa joie de se dresser
Elle dit à ses bouches de le cueillir
Ils sont deux à l’exercice éblouissant
Qui de l’homme sera l’homme
Qui de la femme sera l’homme
L’un ou l’autre
Ils jouent au bord d’un étrange air connu
En éventail dans la chaleur du combat
La femme
Pardonne-moi l’homme
Je ne pourrai jamais te l’expliquer
Je ne me connais pas
À chaque lune oui j’ensanglante la terre
À la lune je suis accordée
L’homme peut frapper la femme
Elle ne peut que le tuer
Elle n’a droit qu’à un geste
Il y a cet homme qui parle mieux des femmes
Que les femmes
Tout l’afflige et lui nuit et conspire à lui nuire
Ah si quelqu’un les a entendues c’est ce Jean-là
Une Grecque éperdue
Où suis-je qu’ai-je fait que dois-je faire encore
L’homme fait l’homme
La femme fait la femme
Où va-t-elle ainsi comme son travesti ?
Elle arrive elle marche douce panthère
Elle glisse des hanches des regards des mines
Mais elle pense à part
Elle jette des yeux à terre
Elle réveille la langue,
L’étrangère.
Son habit fatigué élégant, l’habit de l’homme
C’est le trouble de la femme
Lui aux lueurs de tabac
Son sourire en péril
À lui ses collines blanches
Elle a ri pour le foudroyer
J’ai hissé haut l’image
De la femme qui parle
Mais elle se tait.
Touche-moi
Et je me connaîtrai encore.
Mais quand tu me nommes tu me perds
Alors n’en parlons plus
Pour l’instant ?
Sapho
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La femme est-elle l'avenir de la poésie ?
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