Mel Goyer est conférencière, productrice du Festivulve, un festival montréalais dédié à la vulve qui allie conférences, expos et spectacles, et l'activiste derrière Le Vagin Connaisseur, un site et mouvement qui informe sur toutes les vulves (la "vulve at large" comme elle l'écrit). En bref, elle maîtrise son sujet et n'hésite pas à en faire partager son audience. "Il n'y a rien de plus normal qu'une saine curiosité vaginale", affirme-t-elle en ligne. Et on ne saurait être plus d'accord !
C'est donc tout naturellement qu'elle répond à nos questions cul, évoquant le courage des femmes qui expriment leur désir, sa passion pour l'espagnol et son penchant pour les hommes qui se soucient de son plaisir. Bonus : un crush assumé pour Sawyer, de Lost, fantasme de toute une génération.
Mel Goyer : Une femme doit faire preuve de courage afin d'exprimer librement son désir, car elle risque les jugements, l'humiliation, voire même l'excision et la lapidation !
Et si on sortait de la stigmatisation populaire qui défend l'idéologie de la vierge vs la sainte, de la frigide vs la nymphomane ?
Déjà, quand une femme réclame l'égalité des jouissances, certains se sentent menacés... Le plaisir féminin, tel que chacune l'entend, c'est la détermination, la reprise du pouvoir, la souveraineté. La femme n'a plus à être passive sexuellement et l'idée qu'elle se reconnecte avec son côté "déesse-toute-puissante" effraie la société depuis longtemps !
M. G. : Pour la stimulation du clitoris, la réponse est assurément le Womanizer. La huitième merveille du monde à mon avis. Pour la stimulation interne, je propose le Miss On The Go de Miss VV's Mystery ou le DALIA, de Désirables.
M. G. : J'ai fait l'amour à des endroits inusités, comme sur un toit de Montréal, au Cinéma l'Amour, sur un terrain de foot désert un soir de pleine lune... mais je rêve d'une petite hutte romantique sur le bord de la mer, isolée du reste du monde, avec un grand lit et le son des vagues...
M. G. : "Preciosa, no te preocupes de nada que papi tiene todo en control." La traduction enlève tout le charme de cette phrase... Mais je crois qu'en tant que femme dominante, j'ai tendance à vouloir tout contrôler et ce qui m'excite le plus, c'est un homme capable de prendre le dessus, ne serait-ce que le temps d'une relation sexuelle (rires).
M. G. : Ça fait 30 min que je cherche le titre d'un film réalisé dans les années 90, dans lequel, lors d'une thérapie de couple imprévu, un homme apprend que sa femme feint l'orgasme depuis plusieurs années. Avec les conseils du thérapeute, il apprend à concevoir le côté sacré du corps de sa partenaire et il s'applique à le découvrir, à le toucher, à le faire vibrer... mais tsé, si je cherche ce vieux film-là depuis une demi-heure, c'est que les scènes d'amour tantrique ne courent pas les plateaux de tournage. (Longue réponse sans résultat, sorry)
M. G. : Un homme capable de me masturber, de me faire l'amour oral... Son désir de me voir jouir met du baume sur les relations "focus-phallus". Mon potentiel sexuel s'exprime lorsque je sens que mon partenaire s'intéresse à mon plaisir.
M. G. : Le personnage de Sawyer interprété par Josh Holloway dans Lost.
M. G. : Je déteste les étiquettes. Il y a déjà assez de normes et de contraintes sur le plan de la sexualité féminine, je ne vois donc pas l'utilité de me confiner à une case. Je suis en constante évolution, j'actualise souvent Qui Je Suis. Alors pour moi, il n'y a aucun intérêt à définir mon identité sexuelle en me comparant à ce qui existe comme étiquette. Je suis LIBRE de me transformer à chaque instant!
M. G. : Tout est relatif et relié à la perception de chaque personne. À mon avis, la soumission est dans l'inconfort non exprimé, peu importe la position. Perso, j'assume cette posture sexuelle avec plaisir et la levrette est dans mon top 3.
M. G. : #AgressionSexuelle