La question « Où vous voyez-vous dans 5 ans ? » a une double finalité. Dans un premier temps, le chargé de recrutement veut savoir si, en tant que candidat, vous avez déjà réfléchi un plan de carrière, si celui-ci est réaliste et bien défini, et s'il est compatible avec l'emploi auquel vous postulez. Mieux vaut donc avoir préparé à l'avance une réponse, au risque de donner au recruteur l'impression que l'on n'a pas réfléchi à son parcours professionnel.
La question « Où vous voyez-vous dans 5 ans ? » est aussi une façon simple pour le recruteur de vérifier que vos ambitions et vos objectifs de carrière concordent avec ceux de la société et s'il peut miser sur vous sur le long terme. Sur Jobboom, le directeur des ressources humaines de Cascades, Charles Coutu, explique : « Lorsque le candidat nous parle de ses objectifs, nous pouvons évaluer si l'atteinte de ses buts est possible chez nous. Peut-on offrir les possibilités, les défis recherchés par la personne ? »
Pas question donc, pour un recruteur, d'offrir un poste de manager, qui exige de la disponibilité et des horaires flexibles, à un candidat, qui dans cinq ans, s'imagine vivre en province avec son mari et ses enfants, ou aspire à une reconversion professionnelle. Même si son profil est excellent, le risque qu'il « aille voir ailleurs dans quelques années » est trop grand, estime Charles Coutu.
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Que répondre alors, pour montrer que votre projet professionnel est cohérent et mûrement réfléchi, et rassurer le recruteur quant à vos ambitions sur le long terme ?
Vous devez vous positionner comme un collaborateur ambitieux mais réaliste en évitant toute réponse flirtant avec la flagornerie ou l'arrivisme en évoquant des ambitions réalisables, toujours dans le cadre de l'entreprise dans laquelle vous postulez.
Comment ? En évoquant votre aspiration à plus de responsabilités et votre envie de vous accomplir professionnellement au sein de la société, en ne perdant pas de vue les certifications propres à votre secteur d'activité et les missions qui incombent au poste que vous briguez : management d'une équipe, perfectionnement logistique, suivi de projet technique, spécialisation dans les ressources humaines, etc.
Le bon réflexe ? Vous renseigner avant l'entretien d'embauche sur les objectifs à moyen et long terme de la société dans laquelle vous postulez (développement à l'international, diversification des services…) pour vous aider à construire une réponse à la fois cohérente avec votre plan de carrière et les ambitions de l'entreprise.
Exemple : « Cinq ans, c'est long … Pour le moment, le poste que vous venez de me décrire correspond parfaitement à mes attentes, et je pense que les opportunités au sein de la société se présenteront d'elles-mêmes. En fonction des missions qui incombent au poste que vous me proposez, je me vois bien faisant… ou étant …. »
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Pour éviter de faire tiquer le recruteur et le faire expédier instantanément votre candidature aux oubliettes, mieux vaut éviter de formuler l'une de ces trois réponses :
« Je me vois bien à la tête de ma propre entreprise. » Même si monter votre boîte vous fait rêver, inutile de le signaler en entretien d'embauche. Le recruteur pensera alors, à juste titre, que vous considérez votre passage dans la société comme un tremplin, et que votre présence parmi les effectifs ne sera qu'éphémère.
« Pourquoi pas à votre place ? » Bien qu'audacieuse, cette réponse un brin provocatrice risque de vous faire passer pour quelqu'un d'arriviste et donc de déplaire fortement au recruteur. Elle montre aussi que les objectifs de carrière que vous vous êtes fixés ne sont pas réalistes.
« Idéalement, les doigts de pieds en éventail, sur une plage paradisiaque », qui démontre clairement votre manque d'ambition et prouve au recruteur que vos objectifs professionnels sont incompatibles avec ceux de la société.
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