Matthieu C. : Il s’agit d’un site de distribution de repas chauds aux personnes de la rue. La distribution s’effectue « à ciel ouvert ». Le principe est le suivant : un camion avec le matériel mobile arrive sur le site qui nous est affecté, au cœur de la ville. Une équipe de bénévoles de 30 à 40 personnes installe différents stands (tables sur tréteaux). Nous servons ensuite des repas chauds en portions individuelles. A la fin de la distribution, le camion repart et le site est rendu à la circulation publique. Etre au centre de la ville en extérieur permet de toucher un nombre plus important de personnes en difficulté, en étant visible et facilement accessible. Cette activité fonctionne tous les jours de l’année – et plusieurs fois par soir dans la capitale - et ce quelle que soit la saison.
M.C. : Le but premier est de servir un repas chaud complet sur place, à toute personne qui s’adresse à nous : soupe, plat chaud servi individuellement, dessert, céréales et lait, café.
Outre le fait de servir des repas, le but est d’instaurer un échange avec les personnes qui le souhaitent, et d’essayer de détecter les éventuelles difficultés. Nous tentons de répondre au mieux aux besoins des personnes qui viennent à notre rencontre, de les orienter vers les organismes qui peuvent les accompagner pour trouver un toit, un emploi, se faire soigner, se laver ou laver ses vêtements... Mais nous avons également quelques vêtements chauds, duvets et couverture pour les cas d’urgence. Enfin, nous avons également des places de cinéma à distribuer.
M.C. : Le nombre de personnes accueillies varie en fonction de la période de l’année et des conditions climatiques. Notre site accueille entre 250 et 350 personnes par soir. Il peut aussi bien s’agir de personnes du quartier qui fréquentent la distribution depuis plusieurs années que de personnes en difficulté de passage ou qui découvrent la distribution en « passant ». Entre 18 et 75 ans, tous les âges sont représentés. Nous accueillons aussi bien des hommes que des femmes même si elles sont en moins grand nombre. Les gens qui viennent sur le site sont souvent en grande précarité, mais ils ne connaissent pas tous les mêmes difficultés : SDF, ou travailleurs pauvres, parfois étudiants…
M.C. : Le but de notre distribution n’est pas directement l’hébergement, mais de servir un repas. Les places d’hébergement sont coordonnées par d’autres structures spécialisées. Toutefois, nous accompagnons les personnes sans toit pour la nuit dans leurs démarches. Il s’agit essentiellement de contacter le « 115 », ou le Samu social, qui centralise toutes les demandes d’hébergement et qui connaît en temps réel les disponibilités dans les différents centres d’accueil. Pendant les périodes de grand froid, de plus nombreuses places sont disponibles, car des centres sont ouverts pour l’occasion. Mais la demande est souvent forte, et malgré le froid, de nombreuses personnes mal à l’aise avec l’idée d’hébergement collectif demeurent dans la rue.
Il existe un guide de la solidarité édité par la Mairie de Paris qui recense tous les contacts et adresses dont peut avoir besoin une personne en situation de précarité, et des brochures très bien faites pour apprendre les gestes utiles en présence d’une personne en difficulté.
M.C. : La distribution alimentaire est importante. Elle répond à un besoin et s’insère dans tout le processus public ou associatif d’accompagnement des personnes en difficulté. Cela ne permet pourtant pas de régler tous les problèmes. Elle apporte un peu de réconfort aux personnes accueillies, et constitue parfois un échange et un soutien essentiel. Pour ma part, j’ai mis le doigt dans cette action il y a 5 ans et j’y suis resté ! Cela permet de garder les pieds sur terre, d’entretenir un lien d’entraide avec des personnes parfois très fragilisées, mais également d’éprouver d’intenses moments d’échange entre bénévoles et personnes accueillies.
Corentin Crépel
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