Coline Berry a déposé plainte ce 21 janvier contre son père, le comédien Richard Berry, nous apprend le journal Le Monde. La fille aînée l'accuse de "faits de viols ou d'agressions sexuelles incestueux, et de corruption de mineure". Les faits présumés se seraient déroulés dans les années 1980. La plaignante de 46 ans était alors enfant. Richard Berry l'aurait "embrassée sur la bouche avec la langue" et fait subir "des jeux sexuels" avec son ancienne compagne, la chanteuse Jeane Manson.
Le Monde, qui a eu accès à la plainte, en rapporte une partie du contenu. "Quand le couple avait la garde des enfants en fin de semaine, il leur serait arrivé, le matin après leurs ébats, de convier ceux-ci dans la chambre parentale pour des jeux sexuels. Le père de la plaignante lui aurait alors proposé de jouer à l'orchestre avec ses organes sexuels et ceux de sa partenaire (pénis, seins), les deux adultes étant nus. (...) Mme Coline Berry aurait donc été contrainte d'apposer sa bouche sur le sexe de M. Berry, le tout en présence de l'autre enfant, et de manière répétée."
L'acteur a ouvertement nié ces accusations le 2 février dernier, affirmant que ce récit aurait été "démenti, renouvelé et enrichi par elle au gré des interlocuteurs, ou de l'actualité". "Pendant des années, j'ai tenté de lui parler, de mettre un terme à ses mensonges, de comprendre ce dont elle avait besoin, sans succès. Je m'en suis ouvert à des psychiatres, à ma famille, à mes amis", explique l'acteur sur sa page Instagram.
A en croire Richard Berry, Coline Berry aurait "remanié son récit" à la sortie de La Familia Grande, le livre de Camille Kouchner au sein duquel l'autrice accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'inceste. Mais Coline Berry ne se contente pas de saluer le courage de Camille Kouchner sur son compte Instagram en partageant la couverture dudit livre. Sur ses réseaux sociaux, elle s'est également livré à un droit de réponse.
"Ma narration des faits n'a jamais varié", y affirme-t-elle haut et fort, à l'heure où le hashtag #MeTooinceste suscite son lot de témoignages édifiants sur Twitter.
"Ce qui a vraiment évolué au fil du temps, c'est l'attitude de mon père : de la violence première, il est ensuite passé à la sollicitation moite pour que je 'passe l'éponge' ou ne le fasse pas passer pour un 'pédocriminel'. L'image, voilà ce qui importe pour certains plus que tout", déclare-t-elle désormais à ses lecteurs. Alors que sa voix se voit contestée par son agresseur présumé, la plaignante déplore également que son dépôt de plainte, "acte grave, réfléchi et pondéré", soit simplement réduit "à un récit 'qui aurait évolué' dans la bouche de ce dernier.
"J'essaie d'évoquer ces faits depuis longtemps, avec constance et discernement. Ma narration des faits n'a jamais varié, nombre de témoignages peuvent être fournis au soutien de cette assertion, notamment au sein de ma propre famille", développe encore la quadragénaire, fustigeant "les mensonges de [son] père".
Aujourd'hui, c'est moins l'opinion publique que les autorités compétentes et la justice qu'elle interpelle, assurant "qu'un examen minutieux de tous les éléments réunis jusqu'ici" appuieront les faits présumés d'inceste qu'elle relate.
"Ce déni flagrant, cette toute puissance, cette violence émanant de mon père et de son entourage sont lourds à porter, autant que ce secret qui vit en moi depuis des décennies, tout cela s'inscrivant dans un même mouvement d'anéantissement de la petite Coline. Car c'est cette enfant, celle qui était embrassée par son père sur la bouche avec la langue, celle avec qui son père n'a jamais eu la moindre pudeur, celle qui a dû participer à ses jeux sexuels dans un contexte de violences conjugales notoires, c'est elle qui a déposé plainte", s'attriste-t-elle au sein de son témoignage, accusant Richard Berry de lui "confisquer la parole". Et plus encore, de la "détruire encore une fois".
"Je fais toute confiance aux services de police et de justice que j'ai saisis pour que la vérité soit faite sur ce que mon père a fait subir à l'enfant que j'étais et sur la violence qu'il continuer à tenter d'exercer sur moi. Je ne crains rien de ces tentatives d'intimidation, de destruction et d'annihilation", a-t-elle achevé dans sa publication.
Un discours édifiant qui suscite déjà tous les soutiens. "Que de courage. De tout coeur avec vous", "Je vous crois", "Courage à vous", peut-on ainsi lire sur sa page Instagram.