Alors que la réforme tant décriée des rythmes scolaires sera finalement appliquée à la rentrée 2013 dans certaines villes de France, et en 2014 dans les autres, les parents commencent à s’inquiéter de l’impact de cette mesure sur leur vie professionnelle. Selon le baromètre 2013 de l’Observatoire de la parentalité en entreprise, 41 % des salariés-parents jugent en effet incompatibles leurs horaires de bureau et l’emploi du temps de leur enfants. L’année dernière, ils n’étaient que 35 % de cet avis. Quant à ceux qui parviennent à jongler entre vie privée et activité salariée, ils ne sont plus que 15 % à classer la bonne coordination des rythmes familiaux dans leurs motifs de satisfaction, contre 32 % en 2012. « Ce qui fait peur aux parents, c’est l’incertitude de l’emploi du temps. La crispation autour de ce sujet atteste de la très grande sensibilité à l’articulation des temps de vie », analyse Jérôme Ballarin, fondateur et président de l’Observatoire de la parentalité en entreprise, dans les colonnes du Figaro.fr.
Autre signe reflétant cette inquiétude : 93 % des personnes interrogées jugent que l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale est un sujet de préoccupation « important », à en croire cette enquête, réalisée pour l’Union nationale des associations familiales (Unaf). Et dans ce contexte, ils sont de plus en plus nombreux à s’estimer mal écoutés au sein de leur entreprise : 45 % contre 43 % en 2012. Par ailleurs, les trois quarts des sondés (76 %) estiment que leur entreprise ne fait pas grand-chose pour les aider en tant que salariés parents, tandis que 66 % font cette même critique à leur supérieur hiérarchique.
En mars dernier, plusieurs jeunes mamans avaient déjà exprimé leurs craintes à Terrafemina.com. Mère célibataire, Johanna avait confié organiser sa journée de travail autour du rythme scolaire de son fils. « Si la réforme est appliquée dans le Val-d’Oise, je serais obligée de m’adapter à ses horaires pour pouvoir travailler. Dans le cas contraire, entre le centre de loisirs, la garderie et la cantine, je serais incapable de m’en sortir financièrement », indiquait-elle. Même constat pour Audrey. « J’ai la chance d’avoir une supérieure hiérarchique qui m’a permis de poser tous mes mercredis mais j’ai conscience d’être une exception. Alors, pour les mamans qui n’ont pas ma chance, qui va prendre le relais le mercredi après-midi ? Un enfant qui quitte à midi le mercredi, c’est un parent qui doit abandonner son travail à 11h30. »
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