Colombe Brosse : La réforme, voulue par le Président Francois Hollande, a pour but d’adapter les rythmes éducatifs au rythme des enfants afin de faciliter leur réussite. En effet, aujourd’hui les journées de cours des enfants comptent parmi les plus chargées d’Europe alors que leur année scolaire est la plus courte. Ainsi, les chronobiologistes s’accordent à préconiser d’étaler le temps scolaire sur la semaine, d’alléger les journées et de desserrer l’année scolaire afin de mieux prendre en compte les rythmes biologiques des enfants.
Même si le cadre général n’est pas encore totalement fixé, l’étalement des cours sur quatre jours et demi permettrait de soulager les emplois du temps mais également de mieux coordonner les temps éducatifs des enfants. Ce changement entraînera donc des modifications pour les parents mais aussi pour toute la société. Notre but est donc d’engager un dialogue et d’échanger avec l’ensemble des Parisiennes et des Parisiens, dès que le cadre sera connu, afin de prendre en compte la diversité des points de vue et des besoins.
C. B. : Le chiffrage n’est pas définitif puisque le cadrage n’est pas encore connu. Néanmoins, Bertrand Delanoë a tenu à inscrire dans le budget 2013 la somme de 5 millions d’euros pour le dernier trimestre 2013, afin de réussir au mieux cette réforme. Les collectivités devront prendre en charge le temps supplémentaire alloué aux activités périscolaires, et le coût de personnel et de fonctionnement, comme le coût des fluides, la mobilisation des agents techniques ou des Asem une demi-journée supplémentaire. Par ailleurs, il est fort probable que les enfants fréquenteront davantage la demi-pension et le centre de loisirs le mercredi après-midi. Les collectivités vont devoir enfin trouver des ressources humaines pour encadrer les enfants sur les 3 heures par semaine supplémentaires dédiées au temps périscolaire et éventuellement le mercredi après-midi. Elles devront également disposer de locaux adéquats pour accueillir les enfants mais aussi gérer l’impact de la réforme sur les structures et dispositifs qu’elles financent par ailleurs (conservatoires de musique, centres d’animation, centres sociaux, secteur associatif pour la jeunesse…).
C. B. : Il est certain que de nombreux domaines seront touchés par cette réforme : avec tous les services de la Ville, nous réfléchissons aux conséquences sur les modes de garde, le fonctionnement de structures municipales ou associatives qui œuvraient le mercredi matin, l’activité commerciale… Par ailleurs, les conséquences sur la vie de la cité seront parfois surprenantes. Je prends souvent un exemple qui a l’air anodin mais qui est symptomatique. S’il y a cours le mercredi matin, nos parcs et jardins seront alors moins fréquentés le mercredi matin. Il nous faudra évidemment l’intégrer également dans nos réflexions. C’est pour cela que le temps d’échange et de partage que nous aurons avec les Parisiennes et les Parisiens sera essentiel pour cerner au mieux les besoins.
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