"C'est ce que font les hommes depuis toujours !" : Alexia Laroche-Joubert a dû sacrifier sa vie de maman pour sa carrière

Vie pro et vie perso, un équilibre impossible ?

Envisager la chose sous l'angle de l'organisation et du planning, c'est bien souvent éluder le gros enjeu de cette problématique : les inégalités de genre. Inégalités professionnelles et salariales (qui pèsent dans la balance niveau heures sup), charge mentale (synonyme de burn out), égale répartition ou non des tâches domestiques...

Vous saisissez l'ampleur de la chose.

Et ce tabou, une des femmes d'affaires les plus influentes de France l'aborde frontalement : Alexia Laroche-Joubert, productrice tutélaire à l'origine de Loft Story, Star Academy, revenue sur le devant de la scène avec la série télé Culte... Business woman, et maman, qui a dû faire des choix pour assurer sa carrière.

Un compromis qu'étrangement, on évoque jamais aux hommes...

A FORBES, la figure majeure du PAF témoigne, sans chichis...

"J’ai délégué l’éducation de mes enfants. J’ai fait comme les hommes ont fait pendant des années. Je leur ai créé un cadre affectif très fort. Ils se savent aimés, mais en revanche, j’ai été accompagnée par des femmes exceptionnelles qu’on appelle des nounous", énonce-t-elle. Et elle développe sa pensée aussi lucide que percutante.

"Cette aide à domicile travaille toujours à la maison depuis dix-sept ans. Si vous décidez d’avoir une carrière et d’accéder aux hautes fonctions, quel que soit le secteur d’activité, il faut accepter d’avoir un conjoint qui, lui, se consacre un peu plus aux enfants"

Entre les lignes, cette prise de parole interroge.

La productrice suggère que ces enjeux d'éducation, d'équilibre, voire de sacrifices, entrent rarement en jeu au sein des débats quand ce sont ces messieurs qui se retrouvent dans l'équation. Une femme qui se dédie entièrement à sa carrière sera plus volontiers jugée, pointée du doigt voire qualifiée de "mauvaise mère" - ce "mom shaming" qui colle aux basques de bien des femmes.

Il faut dire que parmi d'autres, la charge mentale est un vrai enjeu de genre.

Judith Loeb Mansour, médecin généraliste depuis vingt ans, explique à Terrafemina : "La charge mentale ce n'est pas simplement l'équilibre 'vie pro et vie perso', c'est aussi le souci quotidien que l'on porte à ses enfants (s'en occuper, demander de leurs nouvelles quand ils sont rentrés à la maison...), mais également à son conjoint ou à sa conjointe, et, quand on prend de l'âge, à ses propres parents !".

"Aujourd'hui on demande beaucoup aux femmes. Elles doivent travailler avec ambition, être active dans la vie associative, faire du sport, être épanouies, mais aussi s'occuper de leur vie conjugale"

"L'important c'est la notion d'égalité, d'acceptation de l'existence de l'autre. Il y a énormément à faire pour l'égalité des sexes. Or il y a encore beaucoup à faire dans la répartition des tâches même si cela évolue"