
Le grand public l'a découverte sur TPMP, en 2010. Enora Malagré faisait partie de la toute première équipe de Cyril Hanouna. C'était les débuts de l'émission, et si elle n'était pas encore clairement sexiste, raciste, homophobe et transphobe comme elle l'est aujourd'hui, certains moments laissaient déjà entrevoir ce qu'elle allait devenir.
Après avoir quitté l'émission en 2017, Enora Malgré est restée une figure publique, notamment à la radio. Huit ans après avoir claqué la porte de TPMP, elle se souvient des moments difficiles mais aussi de ses erreurs. Elle s'en est confiée au micro du podcast Tunnel, le podcast d'Anna Toumazoff diffusé par le Mouv'.

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"J'ai eu des grands moments d'humiliation, des réflexions très violentes, les premiers bashings télé après certaines interviews", a raconté Enora Malagré. Sans surprise, à cette époque et sur ce plateau, le sexisme règne en roi. "Je fais partie d'une génération où il n'y avait que ça, affirme la chroniqueuse. D'ailleurs je me suis moi-même hyper objetisée, hyper sexualisée, parce que c'était ça qu'il fallait faire pour exister".

Il faut dire que la vague Me Too n'avait pas encore déferlé sur le monde, pas encore commencé à déconstruire les mentalités, des femmes comme des hommes.
"Il n'y avait pas cette troisième vague de féminisme, il n'y avait pas la sororité, regrette Enora Malagré. J'aurais bien aimé, à un moment, que certaines collègues me tendent la main et me disent que j'empruntais peut-être le mauvais chemin, que de m'objectiser comme ça ce n'était pas ce qu'il fallait. (...) J'étais un peu toute seule dans un métier où les fortes personnalités féminines n'existaient pas trop. (...) Mais les grandes gueules, il n'y en avait pas beaucoup."
Si Enora Malagré dit être ressortie de cette carrière à la télévision "très cabossée", elle reconnaît aussi les erreurs qu'elle a pu commettre. "J'ai dit beaucoup de bêtises, j'ai aussi fait beaucoup de bêtises, mais j'ai fait comme j'ai pu, dit-elle comme un mea culpa. Si c'était à refaire, je ne ferais pas ça."