Pierre-Yves Jardel : Cela fait quelques semaines que nous menons les discussions, en tant qu'élus nous avons été reçus à deux reprises par le ministre de l’Éducation nationale et nous avons prévu de nous retrouver encore pour continuer. Il y a une vraie nécessité de réaliser la transformation de l’école qui n’apporte pas les résultats que nous sommes en droit d’attendre et la réforme des rythmes scolaires fait partie des évolutions à mener. Mais il y avait un débat sur son application, beaucoup des maires de France souhaitant voir sa mise en place retardée, afin d’avoir le temps de s’organiser. Finalement, François Hollande a annoncé l’étalement sur deux années : cela nous donne une année supplémentaire pour installer la réforme. Cela reste pour nous une bonne nouvelle : nous demandions à avoir deux ans, finalement on a coupé la poire en deux. Le président de la République a également annoncé qu’il y aurait une dotation de 250 millions d’euros, qui semble-t-il s’adressera uniquement aux communes qui s’engagent dès la première année. Sous quelle répartition, cela fait partie des questions que nous allons poser.
P.-Y. J. : Il y a un travail considérable de consultation à mener au plan local. Les communes vont devoir réunir les enseignants, les parents d’élèves, les personnels afin de mener les discussions. La semaine des enfants va se trouver modifiée, avec la mise en place d’une demi-journée le mercredi matin pour réduire des journées trop longues qui épuisent les élèves, et des journées raccourcies de trois-quart d’heure. Or la grande difficulté va être de trouver des personnels qualifiés en urgence, pour assurer les trois heures supplémentaires hebdomadaires durant lesquelles il va falloir occuper les enfants. Une tâche encore plus difficile dans les zones rurales.
P.-Y. J. : Il n’y a pas de chiffre national, chacun fait ses chiffres, cela dépend entre autres des normes d’encadrement que l’on retient. Mais dans le cadre de ma commune, j’ai tablé tout mon calcul sur la norme d’un adulte pour dix enfants en maternelle et d’un adulte pour treize enfants en primaire. Cela va coûter une fortune : il faut en effet recruter quatorze personnes supplémentaires pour assurer l’encadrement des enfants trois heures par semaine. C’est un budget très lourd. Il y a donc encore beaucoup de choses à discuter, ce n’est pas simple. Mais cette réforme doit être mise en place, pour le bien-être des enfants. Il faut que l’on se dépêche et j’espère qu'un bon nombre de collectivités auront mis en place ces nouveaux rythmes dès la rentrée prochaine.
Crédit photo : AFP/Archives
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