
"Quand j'ai pris la parole, j'ai tout perdu"
Ca, c'est que déclarait Lio à Libé en 2023. La chanteuse revenait notamment sur sa prise de parole courageuse au sujet du meurtre de Marie Trintignant, il y a 20 ans, sur le plateau de Tout le monde en parle. "Clash" demeuré fameux mais surtout, rare moment télévisuel de prise de position féministe, en pleine affaire Bertrand Cantat.
Il y a 20 ans déjà, Lio n'aurait pas hésité à employer le mot de féminicide. Et alors que la série documentaire Netflix sortie le 27 mars, De rockstar à tueur : Le cas Cantat (on vous en parle ici), réveille des débats qui perdurent depuis deux décennies, l'artiste persiste et signe : plus que jamais, elle en appelle à défendre l'honneur de "Marie".

Et sur le plateau de C à Vous, Lio en profite pour révéler d'autres éclaircissements : toutes les conséquences de cette fameuse séquence médiatique ardisonienne sur sa carrière et sur sa vie...
Lio a vu sa carrière s'écrouler en assumant ses prises de position.
Elle en témoigne dans C à vous : "Après ma prise de parole sur l'affaire Cantat, je ne retrouvais plus un seul contrat. La maison de disques me trouvait folle et hystérique. Ma tournée a dû être annulée".

"J'ai juste dit les choses", assure-t-elle encore. A savoir ? Que Marie Trintignant a été assassinée par le chanteur Bertrand Cantat en 2003 dans une chambre d'hôtel de Vilnius.
"Mon problème, c'est que tout le monde savait que Bertrand Cantat était violent dans le métier", a déploré encore la chanteuse sur le plateau de France 5. Selon elle, dans les discours de l'époque, "il y avait une volonté de salir Marie, de l'avilir".
Et la chanteuse de poursuivre...

"A l'époque il fallait que continue le groupe qui vend plus que Johnny, Noir Désir", développe encore la star des années 80. "Ils n'ont pas voulu protéger l'artiste ceux qui le défendaient, mais le rapporteur d'argent. 20 ans plus tard en ce qui concerne les droits des femmes il y a du progrès, mais on en est toujours là quand on entend les mots de l’avocat de Depardieu !".
Ces mots-là, on vous en parle dans cet article.

Le procès de Gérard Depardieu est, du côté de la défense, la foire au victim blaming et aux appellations sexistes. C'est ce dont s'offusque d'ailleurs Marilou Berry : "La position des victimes, encore une fois, est horrible. Un avocat ne devrait pas pouvoir passer 4 jours de plaidoiries à dire que ces femmes sont hystériques, folles, singer les voix, dire que c'est des menteuses, ça ne devrait pas être possible"
Lio dans les pages de Libé toujours : "Il y a toujours une très bonne raison pour que le patriarcat phallocrate tue une femme"
"On a d'ailleurs entendu que Marie était hystérique, qu'elle avait bu, qu'elle l'avait poussé à bout en le rendant jaloux... On ne peut pas vivre si on ne s'écrase pas. Quand j'ai pris la parole, je n'ai reçu pratiquement aucun soutien, je suis tombée, j'ai tout perdu. On aime les femmes qui minaudent. On peut bafouer toutes les femmes du monde, les traîner dans la boue, les maltraiter..."
"Cette misogynie, cette haine des femmes, est le nucléus de toutes les violences faites aux femmes, aux opprimés"