Au Royaume-Uni, la semaine de quatre jours est un succès. Les résultats de l'expérimentation lancée en juin 2022 ont été publiés dans un rapport ce mardi 21 février, par l'association 4 Day Week, le think tank Autonomy et des chercheurs de l'université de Cambridge et du Boston College, aux États-Unis. Sur les 61 entreprises à avoir testé la semaine de quatre jours pendant six mois (de juin à décembre 2022), 56 ont annoncé la maintenir après cette expérience.
Les résultats et les chiffres fournis par le rapport sont tirés des données administratives des entreprises, des données d'enquête auprès des employés, ainsi que d'une série d'entretiens menés pendant cette période pilote.
Les différentes entreprises ont pu s'organiser comme elles le souhaitaient, tant que la rémunération des salariés était maintenue à 100 % et que les employés bénéficiaient d'une réduction "significative" du temps de travail. Plusieurs modèles de semaine de quatre jours ont été développés, comme celui, classique, du "vendredi chômé", mais aussi des modèles "échelonnés" ou "annualisés".
Les auteurs du rapport estiment que "la grande majorité des entreprises sont satisfaites du maintien de la performance et de la productivité". Mieux encore : leur chiffre d'affaires est resté globalement stable, avec une hausse moyenne de 1,4 %. Mais les entreprises n'ont pas précisé sous quelles conditions elles souhaitent installer la semaine de quatre jours et seules 18 d'entre elles ont annoncé qu'il s'agirait d'un "changement permanent".
Les domaines d'activité des entreprises sont par ailleurs très larges : de l'hôtellerie aux services de soin à la personne, en passant par la banque, le marketing digital ou des ONG. "Dans un grand nombre de secteurs différents de l'économie, ces résultats incroyables montrent que la semaine de quatre jours fonctionne réellement", s'est félicité Joe Ryle, le directeur de la campagne 4 Day Week.
Mais la semaine de quatre jours ne permet pas à tout le monde de réduire son nombre d'heures travaillées : 15 % des 2 900 salariés concernés par l'expérimentation ont rapporté une augmentation de leur volume horaire. Ils sont aussi 17 % à avoir notifié une hausse de leur nombre d'heures supplémentaires.
Les salariés ont dans l'ensemble observé une amélioration de leur bien-être. "Les niveaux d'anxiété, de fatigue et de troubles du sommeil ont diminué, tandis que la santé mentale et physique s'est améliorée", notent les auteurs du rapport.