C'est Mashable qui nous l'apprend : l'entreprise Microsoft s'est livré du côté de sa branche japonaise à une expérience de "working" plutôt atypique. En août dernier, le personnel de l'entreprise a pu tester la semaine de travail de quatre jours. Un concept plutôt attrayant pour les quelques 2 300 employé·e·s de la boîte, on le devine aisément. Car qui n'aimerait pas avoir son vendredi de dispo ? La théorie de Microsoft, elle, paraît limpide : travailler moins, c'est travailler mieux. Et, spoiler alert : ça marche !
Suite à ce mois-test, la firme a effectivement relayé un bilan statistique plus qu'encourageant. Après ces cinq semaines raccourcies, la productivité des salarié·e·s a augmenté de près de 40 %. De quoi percevoir en ce challenge une jolie manière de repenser le travail, la façon dont il est jaugé au sein de notre société et de l'entreprise, sa charge et sa répartition tout au long du mois, mais également le sens qu'il génère auprès du personnel.
C'est d'ailleurs ce que suggèrent les mots enthousiastes de Takuya Hirano, président et chef de la direction de Microsoft au Japon, : "Travaillez peu de temps, reposez-vous bien et apprenez beaucoup. Il est nécessaire de disposer d'un environnement qui vous permette de sentir votre objectif dans la vie et d'avoir plus d'impact au travail". Du simple bon sens ?
Et le patron d'ajouter : "Je souhaite que les employés réfléchissent et expérimentent la façon dont ils pourraient atteindre les mêmes résultats avec 20% de temps de travail en moins". Il en faut finalement peu pour bousculer la sacro-sainte tradition de la semaine de cinq jours. En obtenant tous leurs vendredis, sans la moindre réduction de salaire et sans la moindre conséquence sur leurs congés annuels, les employés ont du réviser leurs méthodes de travail. Et surtout leur rapport au temps, raccourci, géré autrement et - on l'imagine - plus efficacement.
Comme l'indique encore Mashable, l'option du télétravail est même venue se greffer au planning, puisque de nombreuses réunions ont été organisées à distance "afin d'économiser les déplacements". Et si cette semaine allégée avait tout de l'alternative inspirante ? Et pas seulement parce qu'il est question d'un week-end de trois jours. Cette voie parallèle du management paraît répondre aux maux qui malmènent les salarié·e·s, surtout au sein de la sphère bureaucratique : la monotonie des jours, l'ennui tenace des heures inutiles (quand le taf se termine trop tôt et que le vendredi après-midi se fait morne plaine), ou a contrario le surmenage qui accable l'esprit et le corps.
Autant de fléaux qui peuvent vous conduire au burn-out. Bosser moins, ce n'est peut être pas seulement bosser mieux, mais vivre mieux, tout simplement. "Ah donc exploiter les travailleuses et travailleurs jusqu'au burn-out/suicide c'était pas la bonne solution ?", ironise en ce sens un cinglant internaute.
Mais ce n'est pas juste notre santé qui est en jeu. Car diminuer le temps de travail est également un geste écoresponsable. Puisque les bureaux de Microsoft ont été vides pendant 5 jours supplémentaires durant cette expérience, la consommation d'électricité a diminué "de 23,1%" et les employés ont imprimé "58,7% de pages en moins", souligne Mashable. La semaine de quatre jours serait-elle la solution écolo adéquate pour concilier monde du travail et état de la planète ? On peut toujours rêver.