L'actuel mal du siècle est le burn-out, d'après le rapport du Harvard Business Review. Cette épidémie moderne, qui est en fait un syndrome d'épuisement lié au travail, est due à un stress important et répété. En effet, le stress est normalement une réaction du corps qui lui permet de se mettre en alerte et de mobiliser toutes ses compétences le temps d'affronter un danger : pour le corps comme pour l'esprit, c'est un état très fatigant, qui est censé n'être que temporaire.
Mais aujourd'hui, de plus en plus de personnes sont sur le qui-vive 24h/24 et 7j/7. L'évolution de la technologie, qui a transformé nos smartphones en bureaux ambulants, a fait de l'urgence un mode de vie. Elle a aussi contribué à abattre les frontières qui séparaient vie privée et vie professionnelle : on ne ramène plus quelques dossiers chez soi le soir, mais l'intégralité de son travail dans sa poche. A cause de cette absence de cloisonnement, on peut vite avoir la sensation de se noyer dans le stress, d'être submergée par son travail.
Le burn-out est un processus qui connaît différents degrés, au fur et à mesure que le stress s'accentue. Et si ce n'est pas une maladie incurable, pour éviter qu'elle dégénère, il est primordial de la traiter dès l'apparition des premiers signes d'épuisement professionnel. Si vous êtes touchée, voici donc quelques conseils pour lutter contre ce mal moderne.
Un état de stress prolongé peut altérer considérablement votre état de santé mentale et vous plonger en dépression, donc si vous pensez être en burn-out, vérifiez que vous n'avez pas en réalité à faire face à quelque chose de plus sérieux.
Si en plus de votre fatigue accrue et de votre stress permanent, vous notez des troubles de la mémoire, un retrait social, des explosions de colère irrationnelles suivies de phases d'apathie profonde, il est probable que votre burn-out ait entraîné une dépression. Consultez un spécialiste afin de vous aider à traiter cette maladie, qui n'est pas à prendre à la légère.
A l'inverse, il ne faut pas tomber systématiquelent dans l'excès : ce n'est pas parce que le burn-out est désigné comme étant l'épidémie du siècle que tout mal-être au travail est synonyme d'épuisement professionnel. Si vous n'êtes pas déprimée mais que vous n'arrivez plus à trouver de sens à ce que vous faites au travail, à accorder de la valeur à vos tâches quotidiennes, ou que vous souffrez d'un irréconciliable différend avec votre direction qui vous empêche de travailler comme vous le souhaiteriez, vous avez peut-être besoin tout simplement de changement. Lorsque c'est la nature de votre travail qui parasite toute votre énergie et votre moral, par exemple, ce n'est pas la carte du burn-out qu'il faut brandir, mais celle de la réorientation professionnelle !
Pour gagner du temps au travail, apprenez à en perdre. En effet, d'après une étude scientifique menée en 2014 par DeskTime, pour être réellement productif, il faudrait faire 17 min de pause toutes les 52 min. Et si on en loin, forcez-vous tout de même à faire des pauses (très) régulières, afin de recharger vos batteries mentales : marchez dix minutes, sortez dehors, écoutez de la musique...
Ces petits "breaks" doivent vous permettre de relâcher un peu la pression : à l'image de la cocotte-minute, si vous n'ouvrez jamais la soupape d'évacuation, vous ne ferez pas long feu. Faire des pauses vous permettra d'échelonner votre stress, et progressivement, de le diminuer. Ça vaut le coup de ne pas faire le pied de grue toute la journée derrière son bureau...
Il n'est pas toujours possible d'aménager son planning pour prendre fréquemment de longues vacances. Si c'est votre cas, et que vous souffrez du stress et de la fatigue d'un burn-out, n'hésitez pas à prendre un jour de congé pour partir en week-end prolongé au minimum une fois par mois.
A vrai dire, comme l'explique la psychologue Heidi Grant Halverson au site Bustle, "prendre trois ou quatre jours régulièrement est bien plus bénéfique que de longues vacances, pour lutter contre le stress et la démotivation". Ces coupures courtes vous offrent des fenêtres de détente et de liberté qui vous permettent d'évacuer votre stress et de casser le rythme exténuant de votre routine. Mentalement comme physiquement, il n'y a pas de meilleure manière de se rebooster.
Un burn-out nous plonge dans un tel état de fatigue physique et mentale qu'il est parfois dur de se rappeler pourquoi on va travailler, et pourquoi on "s'inflige" ce qui est devenu pour nous une torture. Cette perte de motivation peut accentuer les effets du syndrome, en rendant notre vie professionnelle encore plus pesante et difficile à supporter. Pour dépasser un burn-out, il vous faut donc transformer cette négativité professionnelle. Vous devez réapprendre à aimer et à valoriser ce que vous faites, pour reprendre confiance en vous et dépasser la sensation de ne pas être à la hauteur et de vous noyer sous une charge de travail trop lourde pour vous.
Pour briser ce cercle vicieux, dressez une liste des raisons qui vous ont poussée à choisir ce travail, ce qu'il représente pour vous, ce qui vous plaît dans votre métier, et ce qui vous paraît important. C'est une bonne manière de se reconnecter de manière positive à son job. Boostez votre motivation en vous demandant quels sont les objectifs que vous souhaitez atteindre, et comment vous comptez y parvenir. Selon Halverson, cela devrait "vous faire l'effet d'une décharge d'énergie qui vous aidera à survivre aux difficiles semaines qui suivent un burn-out".
Si c'est un divorce qui peut être douloureux, il n'en demeure pas moins nécessaire : vous devez vous séparer de votre téléphone dès que vous arrivez chez vous. Ou du moins, ne vous en servir que pour ce qui touche à votre vie privée. L'omniprésence de nos téléphones, qui sont devenus des postes de travail portatifs, est en grande partie responsable du burn-out, puisque c'est ce qui initie l'effondrement des barrières qui séparent notre vie professionnelle de notre vie personnelle. Par conséquent, l'intransigeance est de mise : répétez-vous en permanence "Quoique cela concerne, ça peut attendre demain". Et si ce n'est pas le cas... Trouvez au plus vite un travail qui admette ce principe !
Face au burn-out ou à la dépression, la tentation peut être grande de se soigner en binge-watchant toutes les séries de Netflix et en enchaînant les marathons d'Harry Potter. Et pourtant, pour déstresser véritablement, il est peu recommandé de plonger dans une torpeur sédentaire comateuse.
Se détendre en demeurant active permet d'évacuer les tensions et de retrouver confiance en soi. Même si cela demande un peu plus de motivation que de se vautrer sur son canapé, les effets se feront rapidement sentir : vous ne trompez plus votre mal-être, vous le combattez de manière effective. Selon une étude française publiée dans la revue PlosOne, le sport permet par exemple de diminuer de moitié l'anxiété et le stress (6% des personnes sportives souffrent de stress, contre 14% des non-sportifs). Pour votre moral comme pour votre physique, aller marcher une heure, courir, faire du vélo, s'essayer au yoga ou au fitness vous permettra de surmonter les effets négatifs du burn-out : c'est une parfaite détox contre les "toxines" dsitillées par le stress !