Quand on est atteint de dépression, il est très difficile d'en parler autour de soi. Peur d'être jugé, sentiment de honte, les patients préfèrent bien souvent garder ce petit secret pour eux. Une situation parfois compliquée à vivre, lorsqu'on n'a personne vers qui se tourner pour partager sa souffrance. Pour mettre fin à ce tabou, une mère de famille américaine a décidé de faire changer les choses. Diagnostiquée Asperger, Erin Jones tenait déjà un blog pour soutenir les personnes autistes. Une pathologie qu'endure également l'une de ses filles, avec qui elle pose fièrement sur la page d'accueil de Mutha Lovin' Autism.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Malgré sa vie de famille, ses 4 enfants et un mari aimant, Erin est régulièrement déprimée et très anxieuse. Des symptômes fréquents chez les patients atteints de cette forme d'autisme. Après 14 ans de calvaire, à gérer sans aide ses sautes d'humeur et ses malaises récurrents, la jeune femme a décidé finalement de demander de l'aide à son docteur. Une démarche positive, qu'elle a décidé de promouvoir sur Facebook :
"J'ai tenté de vivre ma vie sans avoir recours à une aide médicale. C'est totalement incohérent. J'en ai fini avec tout ça. Les prescriptions d'antidépresseurs sont faites pour nous venir en aide. Parfois, c'est tout simplement ce dont on a besoin."
Très rapidement, son selfie a fait le tour de la planète web en l'espace de seulement quelques jours et le hashtag #MedicatedAndMighty (comprendre : "médicamentée et merveilleuse") est devenu ultra-populaire sur les réseaux sociaux. Dans la foulée, des milliers de patients sous traitement ont suivi l'exemple d'Erin Jones et se sont exposés sans gêne sur Instagram et Twitter, une boîte d'anti-dépresseurs à la main.
Parce qu'il n'y a pas de honte à se faire aider, les internautes dépressifs se sont tous affiché sans tabous, souriants et décomplexés. Un grand déballage nécessaire selon Erin, qui explique au magazine Mic :
"Je pensais que j'étais assez forte pour gérer mon anxiété et ma dépression par moi-même, jusqu'à ce que je finisse par admettre que j'avais besoin d'aide. Cela nécessite une grande force intérieure, c'est très effrayant d'admettre que vous n'allez pas bien, surtout quand tout le monde dépend de vous ".
Grâce à elle, certains internautes se sont enfin décidés à aller consulter après des années de souffrance sans traitement médicamenteux. A l'image de cette jeune femme prénommée Natalie Long.
"Après 9 ans sans pilule, j'ai enfin réalisé que j'avais besoin d'aide"
Selon les chiffres du Ministère de la Santé, entre 5% et 15% de Français seraient aujourd'hui atteints de dépression et 25% d'entre eux n'auraient pas accès à un traitement adéquat.