
"J’ai vécu une semaine épouvantable"
Amélie ne cache pas son désarroi. Plaignante au sein du procès très médiatisé de Gérard Depardieu, l'invitée du plateau de C l'hebdo partage une expérience qu'elle dit "douloureuse" et accablante.
Poursuivi pour agressions sexuelles en 2021 sur le tournage du film Volet verts, l’acteur de 76 ans est au coeur d'un procès au tribunal correctionnel de Paris. Par-delà cette affaire, une vingtaine de voix recueillies par Médiapart, notamment, accablant le comédien Césarisé : comportements déplacés, propos grivois, harcèlement sexuel, violences sexuelles...

Mais pour Amélie, ce procès ne fait pas honneur aux femmes qui parlent.
"Je ne me serais jamais imaginée qu’on pouvait nous parler comme ça. Je n’ai pas compris. Je n’ai pas compris ce qu’il se passait", détaille-t-elle au sein de l'émission de France 5. "Je n’ai pas compris non plus la complaisance du président du tribunal. Je me disais : ‘Pourquoi personne n’intervient ?’"
Et le récit ne s'arrête pas là...

Gérard Depardieu défendu à travers l'argumentaire du "victim blaming" ?
Le victim blaming, c'est cette rhétorique consistant à inverser la culpabilité agressée/agresseur, notamment dans le cadre des violences sexuelles : remise en question des propos de la plaignante, remarques sur sa tenue, son attitude, la réalité, ou non, de son consentement...
Ce victim blaming, une célèbre actrice, Marilou Berry, l'a constaté, en pointant du doigt les plaidoiries de la défense, s'exprimant dans l'émission CLIQUE : "La position des victimes, encore une fois, est horrible. Un avocat ne devrait pas pouvoir passer 4 jours de plaidoiries à dire que ces femmes sont hystériques, folles, singer les voix, dire que c'est des menteuses, ça ne devrait pas être possible"

C'est ce que dénonce Amélie.
"On a vraiment été maltraitées"
"Toutes les plaignantes, les avocates. Il n’a cessé de nous hurler dessus, il était cynique, il nous a critiquées sur tout. C’était vraiment très, très difficile. Son agressivité était inquiétante. Personne ne l'arrêtait, il était en roue libre, il partait dans tous les sens, on ne voyait pas où il voulait en venir et on n'arrivait pas à parler du fond. C'était épouvantable"

Pour l'avocate d'Amélie, observe Vanity Fair dans son reportage au tribunal, même son de cloche : "Dans cette audience, on a été au paroxysme de la misogynie et du sexisme"
"Je crois que Gérard Depardieu a pris un avocat à son image. On a été injuriées, j'ai été traitée d'abjecte, d'ignoble, d'hystérique… On a même été décriées sur notre physique. En audience, il nous hurle littéralement dessus, nous coupe la parole"