Dominique Pelicot a été condamné le 19 décembre à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir violé, sédaté puis livré son épouse, Gisèle Pélicot, à d’autres hommes - une cinquantaine plus précisément, recrutés sur la Toile - et ce pendant une décennie, pour un total de quasi 200 viols, tous filmés, commis entre janvier 2011 et septembre 2020.
Mais aujourd'hui, par-delà cette affaire que nous vous relatons en détails ici, et les défenses édifiantes des dizaines d'accusés, exemples flagrants de culture du viol (nous vous l'expliquons dans cet article), c'est dans un autre contexte tout aussi sidérant que résonne le nom de Dominique Pelicot. D'une part évidemment, dans le cadre des allégations récentes des enfants de Gisele Pelicot, Caroline Darian et David Pelicot, qui ont émis des accusations graves à l'encontre de leur père. Nous vous en parlons d'ailleurs en détail dans cet article.
Mais ce n'est pas tout.
Le condamné est effectivement au coeur de "cold cases" : ces affaires criminelles irrésolues qui depuis des années entières "dorment" dans les tiroirs. Plus précisément, il a été le 30 janvier par le Pôle Cold case de Nanterre dans le cadre de pas moins de deux affaires non élucidées. Parmi elles : une affaire de viol et de meurtre...
Parmi ces cold cases, le viol et le meurtre de Sophie Narme, 23 ans.
Mais aussi, la tentative de viol de Marion, 19 ans. Toutes deux étaient salariées d’une agence immobilière.
Concernant Sophie Narme, les faits se sont déroulés en 1991, à Paris. Cela fait 34 ans que la Brigade criminelle s'exerce à résoudre ce meurtre qui a eu lieu au sein d'un appartement du 19e arrondissement, où celle-ci effectuait une visite en compagnie d'un homme, dont l'identité est demeurée inconnue plus de trois décennies durant. Sophie Narme a été violée puis tuée par son agresseur. La jeune femme a également été droguée à l'éther dans l’appartement. "C'était une scène d’épouvante tellement c’est sauvage et violent”, relate à Radio France un ancien policier de la Brigade criminelle, qui a découvert le corps. L'affaire va être mise à mal : un échantillon d'ADN sera effectivement perdu. Contribuant de fait à ce que ce meurtre précédé d'un viol demeure une "cold case".
Et Marion ?
Quant à Marion, le récit est similaire, tant s'y retrouvent des faits paraissant détailler un rituel. Il remonte à l'année 1999.
Marion a alors 18 ans et est agente immobilière à Mitry-Mory, en Seine-et-Marne. Alors qu'elle fait visiter un appartement à un client le 11 mai 1999 au sein d'un duplex de Villeparisis, elle va être victime d'une tentative de viol. Attaquée par surprise derrière une porte, plaquée au sol, frappée, menacée avec une arme blanche, agressée sexuellement, Marion va également se battre pour ne pas humer le bâillon imbibé d’éther que son agresseur lui écrase sur la bouche.
Après une longue lutte, elle va s’enfermer dans le dressing de la chambre du duplex et y rester quatre heures. C'est cela qui va faire fuir son agresseur. Les suites de cette affaire, nous vous les relations dans cet article. Des décennies plus tard, la victime a pu de nouveau témoigner, alors que Dominique Pelicot s'est retrouvé présumé coupable.
Et cette agression, Dominique Pelicot l'a reconnue.
Effectivement, le 30 janvier devant les juges, il a avoué avoir agressé cette femme. Sans forcément parler de "viol" ou de tentative de meurtre. En outre, confirme Le Parisien, l'ADN prélevé suite à son interpellation dans un supermarché pour avoir filmé sous les jupes de plusieurs femmes en 2020 correspondrait au sang retrouvé sur la chaussure de Marion.
Sur le plateau de C à Vous, Florence Rault, l'avocate de Marion, précise à propos de Dominique Pelicot et de sa cliente : "Ils ont été confrontés. Elle a identifié Dominique Pelicot. Elle a reconnu l'allure, la voix, le physique... Elle était terrifiée à l'idée de le voir. Je sentais que ma cliente était nouée, dans tout son corps. C'était épouvantable"".
Concernant Sophie Narme, rien n'a été précisé encore par la justice.