On l’a appelée "l’avocate du diable". Béatrice Zavarro est l’avocate de Dominique Pelicot dans le procès dit "des viols de Mazan" qui après 3 mois et demi d’audience touche à sa fin. Le verdict devrait être prononcé le 20 décembre et l’on saura alors si l’avocate a su trouver les mots pour défendre l’indéfendable. Pour rappel, pendant une dizaine d’années, Dominique Pelicot est accusé d’avoir sédaté son épouse, Gisèle Pélicot, pour la violer et qu’elle soit violée par d’autres hommes.
À lire aussi : "Mon client a le QI d’un vibromasseur", "C'est un jeu sexuel" : au procès de Mazan, le pire des plaidoiries des avocats de la défense
Le 16 décembre, alors que les accusés avaient droit à une dernière prise de parole, Dominique Pelicot a d’abord eu un mot pour celle qui est désormais son ex-épouse. Comme on vous le disait dans cet article, l’homme de 72 ans a voulu "saluer le courage de (son) ex-femme". Mais il a également eu un mot pour son avocate qui lui a permis de ne pas "lâcher la rampe". Dans le cas contraire, "ça aurait été une preuve de lâcheté vis-à-vis des miens et une facilité pour les accusés de leur donner raison. Donc j’ai tenu", a-t-il ajouté.
Invitée du plateau de l’émission La grande semaine, le 14 décembre, Me Béatrice Zavarro a raconté comment elle avait rencontré Dominique Pelicot et comment elle avait accepté de devenir son avocate dans cette affaire. L’avocate raconte que ce dernier avait déjà un avocat mais souhaitait en changer et qu'un prévenu qu'elle défendait lui avait conseillé de lui écrire.
Lorsque Dominique Pelicot prend contact avec Me Zavarro, elle "ignore tout du contexte, des faits et de l’ampleur à venir". Mais elle affirme que l’accusé lui dit tout de suite "la vérité, qu’il a sédaté sa femme et qu’il l’a offerte à des hommes la nuit".
"Evidemment c’est violent", déclare l'avocate qui reconnaît également avoir eu "une réaction de recul" lorsque la présentatrice le lui demande. "Mais je me vois en tant qu’avocat, pas en tant que femme, souligne-t-elle. Je me dis que ce sont des faits très particuliers, violents, mais il faut y aller." Après cela, "il me demande de lui faire confiance et de lui accorder ma confiance", se souvient-elle.
À la question de savoir si elle a envisagé de refuser la demande de Dominique Pelicot de le défendre, elle répond sans hésiter : "On peut toujours refuser (...) mais ça ne m’a pas traversé l’esprit". La raison, selon elle, tient à la définition même du métier d'avocat. "Le propre de l’avocat c’est de défendre, donc on ne peut pas refuser à un homme de lui accorder la mission de le défendre, je trouve que c’est antinomique, explique-t-elle. Si on est avocat on défend, donc je n’ai pas eu l’ombre d’une hésitation de me dire je ne vais pas sur ce sujet-là et je ne vais pas dans ce dossier là."