C'est une histoire sordide et malheureusement trop commune.
Selon le journal Le Parisien, dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 janvier, une femme de 31 ans a été violée dans le parc de La Villette, dans le 19e arrondissement de Paris. Il était environ 3h30 du matin lorsqu'elle rentrait chez elle après avoir assisté à un concert au Trabendo, l'une des salles de concert qui se trouve dans le parc. C'est là qu'un homme l'aurait abordée pour lui proposé une relation sexuelle. Face à son refus, il se serait jeté sur elle et l'aurait agressée sexuellement. C'est auprès d'agents de sécurité du Cabaret Sauvage, une autre salle de concert non loin de là, qu'elle aurait trouvé du secours.
L'agression subie par cette femme est tragique. Malheureusement, cette histoire n'a rien d'étonnant quand on sait que récemment, une enquête allemande a révélé l'existe de "groupes de conversations sur le viol" pouvant regrouper jusqu'à 70 000 membres. Comme nous vous en parlions dans cet article, dans ces groupes, des hommes s'échangent des images et des conseils pour violer les femmes y compris celles de leur famille.
Aussi tragiques que cette histoire, ce sont les commentaires sous une vidéo Tiktok de France Actu Tv qui a relayé l'information. De nombreux abonnés s'émeuvent de cette agression, mais beaucoup, surtout des femmes, s'émeuvent aussi des réactions qu'elle suscite. Car plusieurs commentaires s'étonnent des circonstances dans lequel ce viol aurait eu lieu.
"À 3h du matin toute seule dans un parc sérieux !!", "Mais qu'est-ce qu'elle fait toute seule à 3 heure du matin?" ou encore "3h30 quand même qu'est ce qu'elle fait seule en plein Paris ?" écrivent plusieurs hommes sous la vidéo. Des propos qui inversent la culpabilité, rejetant la responsabilité de son agression sur la victime.
Ce genre de commentaires, qui se nourrissent de la culture du viol, on ne les connaît que trop bien. Quand la victime n'est pas coupable d'avoir bu de l'alcool ou porté une jupe trop courte, elle est coupable d'avoir été au mauvais endroit au mauvais moment.
On ne commente même pas ceux, et ils sont plus nombreux qu'on imagine, qui renvoient la victime à son idéologie politique présumée. "Encore une gauchiste attardée qui n’a rien compris aux dangers", écrit un abonné. Face à ce déferlement de commentaires nauséabonds, les mots de Gisèle Pelicot résonnent : "Que la honte change de camps !"