"Je voudrais saluer le courage de mon ex-femme" : au procès des viols de Mazan, Dominique Pelicot demande un pardon invraisemblable à Gisèle Pelicot

Le procès des viols de Mazan touche à sa fin. Le 25 novembre, Jean-François Mayet, procureur de la République et son adjointe, Laure Chabaud ont débuté la présentation de leur réquisitoire contre les 51 accusés. Nous vous détaillons les peines requises dans cet article. Le principal accusé, Dominique Pelicot, encoure 20 ans de prison. Pour rappel, Dominique Pelicot est accusé d'avoir drogué sa femme, Gisèle Pelicot, pendant une décennie, afin de la violer et de la faire violer par d'autres hommes. 

Ce lundi 16 décembre, après 3 mois et demi d’audiences, les 51 accusés étaient invités à prendre la parole une dernière fois avant le verdict qui sera rendu au plus tard le 20 décembre prochain. Une audition au cours de laquelle Dominique Pelicot a eu un mot pour son ex-épouse et leurs enfants. 

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"Je voudrais commencer par saluer le courage de mon ex-femme, a déclaré Dominique Pelicot à l'attention de Gisèle Pelicot, présente sur le banc des parties civiles. Pour avoir pu supporter ces sous-entendus de complicité." L'accusé fait ici référence au fait que les avocats de la défense ont à plusieurs reprises émis l'hypothèse selon laquelle Gisèle Pelicot aurait été consentante et aurait en fait participé avec son mari à de l'échangisme. 

Dominique Pelicot lui a ensuite présenté ses excuses ainsi qu'à leurs trois enfants, David Pelicot, 50 ans, Caroline Darian, 45 ans et Florian Pelicot dont l'âge n'est pas connu. "Je la prie, et le reste de ma famille, de bien vouloir accepter mes excuses, a poursuivi l'accusé de 72 ans. Je regrette ce que j’ai fait, faire souffrir (sa famille ndlr) depuis quatre ans (la date de la révélation des faits ndlr). Je leur demande pardon." 

Lors du procès, les 12 et 13 novembre, les deux aînés de Dominique et Gisèle Pelicot avaient pris la parole. Caroline Darian avait émis devant la cour la conviction d'avoir été violée par son propre père durant son sommeil. "Tu n’auras jamais l’amour suffisant à l’égard de ta fille, lui avait-elle alors asséné. Dans tes dossiers dégueulasses tu ne me regardes pas comme un père regarde sa fille, mais de manière incestueuse. Mais tu n’auras jamais le courage de dire la vérité. Je ne lâcherai pas, je suis engagée jusqu’au bout."

De son côté, David Pelicot avait appuyé les propos de sa sœur et demandé à son père de dire également la vérité concernant des suspicions d'inceste concernant son fils, Nathan. "Notre vie de famille a été anéantie, nous avons vécu un énorme tsunami, avait-il également déclaré. Cela fait 4 ans qu'on vit un enfer, quel héritage notre père nous a laissé ?"

Avant de laisser la parole aux 50 autres accusés, Dominique Pelicot a affirmé qu'il avait "l’intention de (se) faire oublier", estimant avoir "une honte intérieure". "J’ai une carapace que je me suis créée, sinon on meurt en prison, a-t-il ajouté, précisant que "la privation de ne plus voir les siens est pire que la privation de liberté". "Je peux dire à toute ma famille que je les aime. Voilà, vous avez le reste de ma vie entre vos mains", a-t-il enfin déclaré aux magistrats.