Vingt ans de réclusion criminelle, c’est la peine requise à l’encontre de Dominique Pélicot, comme annoncé ce lundi 25 novembre. Après avoir entendu les témoignages pendant 11 semaines, le procès Mazan entre dans sa dernière phase et Jean-François Mayet, procureur de la République et son adjointe, Laure Chabaud ont débuté la présentation de son réquisitoire contre les 51 accusés.
« 20 ans, c’est à la fois beaucoup car c’est 20 ans d’une vie, quel que soit son âge, ce n’est pas rien. Mais c’est à la fois beaucoup et trop peu. Trop peu au regard de la gravité des faits qui ont été commis et répétés », a argumenté Laure Chabaud devant la cour criminelle du Vaucluse comme le rapporte nos confrères de Ouest France. Ajoutant que la responsabilité de l’accusé était “pleine et entière”. Celui qui a drogué, violé et organisé le viol de son épouse, Gisèle Pélicot, pendant 10 ans, encourt donc la peine maximale.
Il n’y a rien d’étonnant à voir le ministère public réclamer cette peine contre Dominique Pélicot, s’étant lui-même déclaré “coupable” au début du procès. Au contraire, beaucoup de personnes trouvent que ce n’est pas cher payé après toutes les horreurs qu’il a fait subir à son épouse. Mais, qu’en sera-t-il alors des 50 autres coaccusés restants ?
Le réquisitoire du ministère public est censé durer trois jours et devrait prendre fin ce mercredi 27 novembre, avant de laisser place aux avocats de la défense. Les complices de Dominique Pélicot, âgés de 26 à 74 ans, encourent, pour la plupart, la même peine que ce dernier. Néanmoins, chaque peine sera individualisée car cela est obligatoire, notamment pour faire la distinction entre les récidivistes et ceux qui ne sont venus qu’une seule fois.
Les questions qui pèsent dans la balance pour établir les peines sont entre autres : les accusés ont-ils été manipulés par Dominique Pélicot ? Pouvaient-ils légitimement croire qu’ils participaient au scénario d’un couple libertin, où l’épouse ferait semblant de dormir ? Leur discernement était-il altéré au moment des faits ?
Les cas des deux hommes accusés de faits plus “mineurs”, soit d’agression sexuelle et de tentative de viol, devraient être examinés en premier, avant de laisser place aux 48 restants, dont un, on le rappelle, est toujours en fuite. On devrait alors découvrir dans les jours prochains si le parquet demande la même sentence que celle requise contre Dominique Pélicot. Les associations féministes ont quant à elles déjà fait savoir qu’elles attendaient des peines similaires pour les autres accusés.
Le verdict du procès Mazan sera prononcé le vendredi 20 décembre au plus tard, alors que les délibérations débuteront le lundi 16 décembre. Entre-temps, la cour entendra la parole des avocats de la défense, à commencer par celle du principal accusé, Me Béatrice Zavarro.