C'est bientôt la fin d'un procès historique.
Dominique Pelicot encourt jusqu’à 20 ans de prison, la peine maximale. Le père de famille et époux est poursuivi pour viols aggravés sur son ex compagne, Gisèle Pélicot. Le retraité de 71 ans est jugé pour avoir violé à plusieurs reprises celle-ci, mais également enrôlé en ligne des dizaines d'hommes pour la faire violer. Pendant près de dix ans.
Celle-ci était sous sédatifs et dans son propre lit, à leur domicile de Mazan, une ville du sud de la France. Les autres accusés sont cinquante hommes âgés de 26 à 74 ans, jugés en grande majorité pour viol aggravé. On vous détaille tout des dernières révélations de cette affaire, ayant trait aux accusations des enfants Pélicot, dans cet article. Au palais de justice d'Avignon, cela fait depuis le 2 septembre que ce procès dit des viols de Mazan prend place.
Et en ce 21 novembre, c'est la dernière ligne droite.
Les auditions sont désormais terminées, ce qui veut dire que tous les accusés ont été entendus, au bout de ces très éprouvantes onze semaines. Et dans l'attente des plaidoiries et des réquisitions, leurs "défenses" sont largement réévoquées, relayées, rappelées, sur la Toile. Et pour cause, elles sont affolantes.
On vous les relate...
On doit vous relater les déclarations des accusés, pour ne pas oublier.
Des propos partagés par de nombreux comptes militants, comme celui des Juristes Engagées sur TikTok. Il faut particulièrement s'y attarder, tant ils cristallisent un concentré de ce que l'on appelle la culture du viol - une expression fondamentale qu'on décrypte pour vous dans cet article.
Florilège glaçant : "J'ai jamais violé Mme Pelicot ! Je pensais voir un couple libertin", "Qu'est-ce qu'il faut faire pour prouver le consentement ? Faire signer un papier ?"
"Si on fait plus confiance à personne..;", "J'ai jamais violé personne, pourquoi je serais allé voiler une dame de 70 ans alors que j'ai j'allais me marier ?", "J'ai jamais commis un viol dans ma vie !"
La notion de consentement bien souvent se retrouve aux abonnés absents. Mais lorsqu'elle est abordée par un homme accusé de viols aggravés, le discours est d'autant plus accablant. On le constate avec le discours suivant d'un des 49 jugés...
"C'est l'homme derrière le clavier des sites libertins, c'est l'homme qui assure la sécurité de la femme. Vous ne discutez qu'avec une personne : l'homme. C'est lui la personne forte du couple"
Comme le rapportent les Juristes Engagées sur TikTok, l'un des auteurs de ces propos se serait rendu au domicile conjugal du couple Mazan... Dans le cadre de son enterrement de vie de garçon. Un contexte festif, donc, précédant son mariage. Oui oui.
Dans cet autre gros plan édifiant et détaillé, on vous partageait des déclarations supplémentaires d'accusés, tout aussi accablantes.
Parmi celles-ci : "Je ne savais pas que c'était interdit par la loi, ou puni, au moment des faits", "Je me suis dit, elle va se réveiller", "Elle pouvait me dire non", "Je suis vraiment désolé madame Pelicot, mais votre mari m'a trompé madame Pelicot, j'ai été manipulé", "Elle aurait pu refuser"
"Par geste, le fait qu'un mari m'ait invité avec sa femme, je faisais confiance au mari, je pensais qu'un mari et sa femme se parlaient forcément. Je faisais juste ce qu'il me demandait"
"Je suis un instrument trompé par cet époux : pour moi, il n'y a pas eu viol", "On ne peut pas savoir si elle va se réveiller ou non : moi aussi, j'ai déjà pris des somnifères"...
On pourrait poursuivre longtemps cette galerie des horreurs.
Au bout de onze semaines d’un procès ponctué de telles déclarations devant la cour criminelle du Vaucluse, le verdict est encore loin d'être prononcé. Il faudra certainement patienter jusqu'au 20 décembre.
Alors qu'une suspension d’audience jusqu’au lundi 25 novembre a été tout récemment décidée, relate le Huffington Post, les plaidoiries de la défense, autrement dit les défenses des avocats des accusés, devraient prendre pas moins de trois semaines. Logique, puisqu'on en dénombre des dizaines...