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"Je ne m'en bats pas les c* : j'ai détruit ma famille" : les propos de cet accusé du procès des viols de Mazan font beaucoup réagir
Publié le 5 décembre 2024 à 11:59
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
"J'avais mal au coeur franchement". L'émission Quotidien a relayé les réactions, filmées, d'un accusé du procès de Mazan, suite à l'énoncé de sa peine requise. Ses mots suscitent bien des commentaires.
"Je ne m'en bats pas les c* : j'ai détruit ma famille" : les propos de cet accusé du procès des viols de Mazan font beaucoup réagir
"Je ne m'en bats pas les c* : j'ai détruit ma famille" : les propos de cet accusé du procès des viols de Mazan font beaucoup réagir Dominique Pélicot est accusé d'avoir violé son épouse Gisèle Pélicot, mais également de l'avoir drogué et fait violer par une cinquantaine d’hommes "recrutés" sur Internet. 26 de ces accusés risquent 10 à 12 ans de prison selon les premières réquisitions émises, quinze 13 à 15 ans de réclusion criminelle, 8 16 à 18 ans. Dominique Pélicot encoure 20 ans de prison. Mais par-delà les prises de parole fortes, comme celle de Maître Stéphane Babonneau, l'avocat de Gisèle Pelicot, résonne celle de cet accusé, qui, interrogé par la reporter de l'émission Quotidien présente au procès, a réagi à l'énoncé de sa réquisition. "Je ne suis pas impassible du tout face à ma peine requise, qui est de 12 ans", réfute cet accusé du procès de Mazan. "C'est pas vrai madame. Je suis fatigué. j'ai mal au coeur"
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Le procès des viols de Mazan se poursuit devant la cour de justice d’Avignon, dans l'attente d'un verdict définitif qui devrait prendre place au plus tard le 20 décembre. Ce verdict sera l'aboutissement de 11 longues semaines du procès et surtout d'une affaire majeure, historique.  

Pour rappel, Dominique Pélicot est accusé d'avoir violé son épouse Gisèle Pélicot, mais également de l'avoir drogué et fait violer par une cinquantaine d’hommes "recrutés" sur Internet. On vous relate en détails ces faits dans cet article. Une affaire capitale pour résumer les violences patriarcales de toute une société, comme le résume très bien Sandrine Rousseau. Il y aura un avant et un après Mazan. 

26 de ces accusés risquent 10 à 12 ans de prison selon les premières réquisitions émises, quinze 13 à 15 ans de réclusion criminelle, 8 16 à 18 ans. Dominique Pélicot encoure 20 ans de prison. 

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Mais par-delà les prises de parole fortes, comme celle de Maître Stéphane Babonneau, l'avocat de Gisèle Pelicot, dont la plaidoirie est tout simplement historique (on vous explique pourquoi ici), d'autres voix à l'unisson font beaucoup réagir... Pour d'autres raisons, bien plus clivantes, sources d'indignation populaire.

Comme celle de cet accusé, qui, interrogé par la reporter de l'émission Quotidien présente au procès, a réagi à l'énoncé de sa réquisition. 

"Je suis fatigué honnêtement" : un accusé du procès de Mazan réagit "sincèrement" à l'énoncé de sa peine requise

A Quotidien, les propos de cet accusé nous sont partagés, en vidéo. Masqué, vêtu d'un sweat capuche noir, il est interviewé, alors qu'est directement évoqué le fait qu'à l'énoncé de leurs peines requises, des dizaines d'accusés auraient affiché un visage impassible, dépourvu d'émotions. Comme indifférents à la situation. 

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"Je ne suis pas impassible du tout face à ma peine requise, qui est de 12 ans", réfute directement cet accusé du procès de Mazan. "C'est pas vrai madame. Je suis fatigué. j'ai mal au coeur", poursuit-il face à Juliette Pelerin, la reporter de Quotidien, venue sur le plateau partager ces images auprès de Judith Godrèche

"Après je ne peux en vouloir qu'à moi-même, car j'ai détruit ma famille. C'est impardonnable ce que j'ai fait. C'est ce que m'a dit mon ex femme d'ailleurs : c'est impardonnable. Je suis honnête avec moi-même. Je ne peux pas dire : je m'en bats les couilles. Je n'y arrive pas. Dans la salle d'audience, je regarde tout...", poursuit-il.

"J'écoute tout, je regarde tout, durant l'audience"

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@quotidienofficiel La salle pleine à craquer, l’absence de réaction des accusés, les mots de l’avocate générale qui s’adresse à la cour… Présente au procès des viols de Mazan, notre reporter Juliette nous présente trois faits qui l’ont marquée. #quotidien #tiktokfrance #sinformersurtiktok #giselepelicot #mazan #proces ♬ son original - Quotidien

Cependant, malgré cette culpabilité apparemment éprouvée, et ouvertement exprimée face aux caméras de l'émission, l'accusé, ou plutôt son avocat, a fait appel de cette peine requise. C'est ce que précise Juliette Pelerin, comme pour suggérer un paradoxe.

Sur les réseaux sociaux, beaucoup commentent cela. 

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Sur le TikTok du talk show notamment, où les téléspectateurs s'expriment : "S'il est vraiment honnête, il assume et purge sa peine sans broncher. Ça c’est être honnête et juste envers la victime et soi même", "Moi, moi, moi… les accusés ne parlent que d’eux pour l’extrême majorité.", "Ho bébou l’est fatigué par ce que ils pensait pas que ça lui retomberait dessus", peut-on lire.

"S'il avait des vrais remords il n'aurait pas fait appel", "mooooh pauvre chou il est fatigué", "Il avait pas mal au coeur quand personne était au courant", poursuit le public de l'émission sur les réseaux sociaux. Cependant, d'autres émettent un son de cloche différent.

"Ca excuse rien mais c'est déjà bien qu'il assume", peut-on ainsi lire. Certains voient là un signe "d'espoir" en la prise de conscience apparente de ces actes, l'affirmation d'un sentiment de honte. Une réflexion qui peut être soutenue par d'autres faits : les défenses des très nombreux accusés, qui à l'inverse sont des condensés absolus d'excuses inécoutables. 

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"Je ne savais pas que c'était interdit par la loi, ou puni, au moment des faits", "Je me suis dit, elle va se réveiller", "Elle pouvait me dire non", "Je suis vraiment désolé madame Pelicot, mais votre mari m'a trompé madame Pelicot, j'ai été manipulé", "Elle aurait pu refuser", "Je suis un instrument trompé par cet époux : pour moi, il n'y a pas eu viol", "On ne peut pas savoir si elle va se réveiller ou non : moi aussi, j'ai déjà pris des somnifères".... 

Des prises de parole diverses qui en disent beaucoup sur cette "culture du viol".

C'est ce que l'on vous explique en détails ici, prises de parole à l'appui.

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