






"213 000 femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles par le conjoint"
Ca, c'est ce qu'affirme avec gravité le Docteur Bernard Marc, médecin légiste depuis 40 ans au sein de l'unité médico-judiciaire de l’hôpital de Compiègne. Son témoignage, à retrouver dans le Infrarouge intitulé « Légistes, aux côtés des vivants » ce soir à 23h sur France 2, nous rappelle que les médecins légistes... S'occupent aussi des vivants.
Le rôle du médecin légiste ne se limite pas du tout à autopsier les morts : ce professionnel à l'expertise très précise s'occupe à 90% de victimes vivantes, rappelle ce documentaire nécessaire. Et notamment de femmes victimes de violences. "Parfois, je ne suis pas fier de faire partie de la confrérie masculine", déplore ce médecin légiste à propos du fléau des violences conjugales, mais aussi incestueuses.
Bernard Marc accueille ces victimes et recueille les récits d’agression. Chaque année, il accueille plus précisément pas moins de 1500 victimes. Mais surtout, il examine les corps des femmes qui viennent le voir. Afin de relever des preuves qui permettront de dédommager et défendre la victime. Le légiste explique : "Le récit déchirant d'une personne, s'il n'est pas attesté, il ne va pas pouvoir être porté face à la justice".
Et ne s'arrête pas là...
"Violences intrafamiliales, agressions sexuelles, coups et blessures volontaires..."
Voilà tout ce que prend en charge le Docteur Bernard Marc au quotidien.
A sa suite, psychologues, aide-soignantes, et juristes prennent en charge les dossiers.
Et le professionnel de témoigner encore, en recueillant le témoignage d'une victime de violences conjugales, et d'emprise : "Ces actes de violences ont pour but d'avilir, de rabaisser, d'humilier. C'est à mes yeux très peu pardonnable".
La victime lui aborde des violences, mais aussi, des viols conjugaux : "Il a commencé à me pénétrer quand je dormais. Il me disait : si je te désire, c'est que je t'aime, tu préfères un homme qui ne te désire pas ?... Il m'a battu, j'ai porté une attelle durant 15 jours. J'ai dit à mes collègues de bureau que j'étais tombée".
Au sein du reportage, le médecin poursuit...
"Un vrai problème de santé publique et de société aujourd'hui, ce n'est pas un problème de femmes", précise encore le professionnel de la santé. "Deux cent treize mille femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles par le conjoint, ex-conjoint sur une année. Et nous, dans les UMJ, on voit véritablement qu'une victime sur deux est victime de violence intrafamiliale. Un peu plus que cela d'ailleurs : on est presque à trois victimes sur cinq", déplore encore le médecin.
"La victime est à la fois victime et scène de crime..."
"Et cette scène de crime, on va être les seuls à pouvoir l'appréhender véritablement, il ne va pas y avoir la police technique et scientifique qui va être là à regarder la victime, c'est impossible. Donc on va se consacrer à ce qui a pu se passer dans la scénographie au moment de l'acte de violence, poursuit le praticien. Une fois que l'on a le récit, on va essayer, point par point, de retrouver des éléments"