"Encore un homme qui se victimise" : Julien Bayou dénonce son "harcèlement" après avoir été lui-même accusé de harcèlement, et ça fait réagir les internautes

En septembre 2022, Julien Bayou démissionnait de son poste de secrétaire national du parti Europe Écologie Les Verts. Le député prenait cette décision après voir été accusé de "violences psychologiques" sur son ex-compagne. L'homme politique avait fait l'objet d'une enquête interne de la cellule d'écoute EELV suite à un mail de cette dernière. 

Ce qui avait beaucoup fait parler, par-delà cette notion de "cellule d'écoute", c'est principalement une séquence médiatique : l'écoféministe Sandrine Rousseau évoquant ouvertement sur le plateau de l'émission C à vous le 19 septembre 2022 des "comportements de nature à briser la santé morale des femmes" et une "tentative de suicide" de l'ex-compagne en question. 

Au Monde, Julien Bayou dénonçait dès lors : "Sandrine Rousseau est allée trop loin. On ne balance pas à une heure de grande écoute la situation psychologique de quelqu'un qui souffre ou des accusations sans éléments. Et tout le monde le mesure. Pour moi, il ne faut pas confondre féminisme et maccarthysme. Beaucoup à EELV m'écrivent pour me dire que c'est allé trop loin, mais ils n'osent le dire en public. Ce n'est pas un excès du féminisme, c'est un dévoiement".

Des mots... Chocs.

Et cette semaine, c'est sur les ondes d'Inter que Julien Bayou s'exprime. Alors qu'un classement sans suite a été prononcé par la justice dans cette affaire de harcèlement moral et abus de faiblesse contre son ex-compagne (enquête classée sans suite pour "absence d'infraction"), il dénonce... Le harcèlement qu'il aurait lui-même subi. 

Affirmant : "depuis six ans, un harcèlement, puisque au sein de mon propre parti, j'ai été mis sous surveillance. Je subis un harcèlement que je ne souhaite à personne".

Et l'affaire prend une autre ampleur.

Sur Inter toujours, Julien Bayou développe...

Et énonce : "j'ai subi un déballage complet de ma vie privée avec en plus des rumeurs de violences sexistes et sexuelles. J'ai tout entendu : du proxénétisme, des agressions, des soumissions chimiques et autres... J'ai subi trois enquêtes. Je me suis plié à tout. J'ai peu parlé, pour ne pas nuire à la cause supérieure qu'est le féminisme. J'ai subi l'enquête interne qui ne débouche sur rien, faute de témoignages".

Sur le même ton, il détaille encore : "et certains, certaines, refusaient de me dire innocent. J'ai subi l'enquête externalisée, confiée à un cabinet d'avocats, une justice privée, on va dire, justice politique" 

"Et ce cabinet n'a pas réussi à me reconnaître coupable ou accusé de quoi que ce soit, ni la loi, ni les textes réglementaires. Et enfin, ce classement sans suite, non pas pour infraction insuffisamment caractérisée, mais pour absence d'infraction, y compris toutes les autres rumeurs qui ont été jointes à ces auditions"

Un témoignage qui divise énormément.

Les auditeurices de France Inter semblent partagés.

Florilège de réactions face à cette tribune : "Mais entendre des agresseurs présumés se victimiser comme ça, quand arrêtera-t-on de leur donner le parole ?", "Un classement sans suite ne veut pas dire innocent !", "On attend que son ex femme s'exprime à ce micro !", "Pourquoi lui donner le parole ?", "ah oui, les tribunes aux fameux 'innocents' des affaires classées sans suite...", peut-on lire. 

Bien des réflexions se déploient à propos de cet intitulé de classement sans suite pour "absence d'infraction". On pense, face à ces réactions, à celles provoquées par la dernière prise de parole d'Ary Abittan : une actualité qu'on vous évoque ici, et qui a beaucoup fait réagir les militantes féministes. Le classement sans suite, un énoncé que celles-ci ont l'habitude de constater au gré de leurs luttes.

A l'adresse de Julien Bayou, d'autres prennent le contrepoint de cet argumentaire, avec des opinions clivantes : "S'il a été innocenté, pourquoi l'invectiver ? et je déteste les hommes violents, les agresseurs, les harceleurs", "arrêtons le tribunal médiatique", "cette affaire porte le discrédit sur la cause féministe et tous ces commentaires aussi", assènent effectivement d'autres auditeurs. 

"95 % des plaintes sont classées sans suite, France Inter", "Moi je ne crois que son ex compagne, car je défends la sororité avant tout", "C'est surtout Sandrine Rousseau qui doit présenter ses excuses", "Quand on se présume d'une culpabilité, la personne concernée doit rester coupable aux yeux de certains", "il ne faut pas verser dans le lynchage médiatique", décochent encore les auditeurices, qui se sont massivement exprimés suite à cette prise de parole.

Une affaire qui cristallise, et exacerbe, les grands débats de la société post-#MeToo.