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En Sibérie, les femmes âgées se cachent pour mourir : une captivante série de photos le démontre
Publié le 19 mars 2025 à 12:00
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Slate France révèle les conditions de vie des femmes âgées et nomades, vivant en communauté, dans le froid glacial de la Sibérie. Alors que les hommes âgés conservent leur statut social et hiérarchique, la moitié de la population se voit condamnée à l'exil.
En Sibérie, les femmes âgées se cachent pour mourir : un captivante série de photos le démontre
En Sibérie, les femmes âgées se cachent pour mourir : un captivante série de photos le démontre Slate France révèle les conditions de vie des femmes âgées et nomades, vivant en communauté, dans le froid glacial de la Sibérie. Des images exceptionnelles qui en disent long sur l'exclusion de toute une partie de la population. Une certaine idée de l'âgisme, cette stigmatisation, accompagnée de stigmatisation, des femmes âgées ? "Mon dernier voyage m'a conduit au village reculé de Yar-Sale, dans le nord de la Sibérie. Je suis allé à la rencontre d'un groupe de femmes âgées, qui faisaient autrefois partie d'une communauté nomade d'éleveurs de rennes nommée Nénètses" "Ces femmes passent la majeure partie de leurs journées seules, isolées des leurs. J'espérais qu'avec cette série photographique, je pourrais donner une expression visuelle symbolique de leurs souvenirs et de leurs histoires". La condition des femmes âgées en Sibérie ? On s'émeut de ces photos capturant le quotidien pas forcément aisé de femmes âgées et nomades (certaines d'elles sont chamanes), vivant en communauté, qui tel que l'énonce le média en ligne "en disent long sur l'exclusion de toute une partie de la population".
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"Ces femmes vivent seules et isolées des leurs"

C'est une édifiante sororité que met en scène le photographe Oded Wagenstein dans une exceptionnelle série de photos publiée par Slate France. Le photographe est effectivement venu immortaliser un clan de femmes bien particulier, anciens membres de la communauté des Nénètses, désormais marginalisées dans leurs propres contrées, au bout de l'horizon. Le décor est planté : nous sommes au fin fond de la Sibérie, où la température peut baisser jusqu'à moins 60 degrés. Et si ces femmes vivent un enfer glacial, c'est car elles partagent des caractéristiques qui en disent long, des milliers de kilomètres plus loin, sur notre société.

Oded Wagenstein à Slate : "Mon dernier voyage m'a conduit au village reculé de Yar-Sale, dans le nord de la Sibérie"

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"Je suis allé à la rencontre d'un groupe de femmes âgées, qui faisaient autrefois partie d'une communauté nomade d'éleveurs de rennes nommée Nénètses. Ces femmes passent désormais la majeure partie de leurs journées seules, isolées des leurs"

La condition des femmes âgées en Sibérie ? L'artiste explique...

"Les femmes doivent affronter seules les affres de la vieillesse" : les images édifiantes de ce reportage photo en pleine Sibérie

Une certaine idée de l'âgisme, cette stigmatisation, accompagnée de stigmatisation, des femmes âgées

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Certainement, mais c'est encore plus fracassant que cela. 

On s'émeut de ces photos capturant le quotidien pas forcément aisé de femmes âgées et nomades (certaines d'elles sont chamanes), vivant en communauté, qui tel que l'énonce le média en ligne "en disent long sur l'exclusion de toute une partie de la population".

Et cette exclusion est complètement assumée. Le photographe raconte : "Au début, je n'avais pas l'intention de concentrer mon histoire uniquement sur les femmes: je voulais avoir une vision générale du vieillissement dans la toundra. Après plusieurs jours et quelques heures de conversation dans le village, j'ai remarqué que mon guide et moi n'avions rencontré que des femmes"

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"J'ai compris que bien que les hommes soient généralement encouragés à rester dans la communauté et à conserver leurs rôles sociaux dans la toundra, les femmes doivent souvent affronter seules les affres de la vieillesse..."

L'artiste de conclure, non sans amertume : "Cela a ajouté un paramètre à mon histoire: il ne s'agissait plus seulement de vieillissement et de mémoire, mais aussi de genre et de perte de fonction sociale"

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En vérité, cette communauté de femmes, qu'on pourrait qualifier de sororité, ou envisager comme un contre modèle matriarcal, est l'aboutissement d'un système infiniment patriarcal. 

Qui peut assurer la préservation d'un ordre hiérarchique majoritairement masculin, qu'importe l'âge, au détriment de l'autre moitié de la population. C'est une vérité qui fait terriblement écho à bien des enjeux de société actuels, et s'en fait le reflet exacerbé.

En mettant en scène une femme "qui a perdu son mari, son fils et sa fille à cause de maladies et, il y a quelques années, tout son troupeau de rennes a péri à cause de la famine pendant une vague de froid, presque incapable de marcher, qui passe la plupart du temps au lit", le photographe saisit la manière dont on invisibilise ces femmes meurtries.

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