Mise en place en 2018 sous l'impulsion de Marlène Schiappa, la loi dite de 'l'outrage sexiste" punit d'une amende de 90 euros de multiples formes de violences sexistes et sexuelles, qui ont un rapport direct au harcèlement de rue : sifflements, attitudes et questions déplacées, poursuite insistante...
Il y a cinq ans, l'ancienne ministre de l'égalité femmes/hommes souhaitait par ce biais lutter contre ce fléau qui exclue les femmes de l'espace public, engendre craintes, conflits et humiliations en tout genre. Et combattre globalement "tout comportement qui constitue une atteinte à la liberté de circulation des femmes dans les espaces publics et porte atteinte à l'estime de soi et au droit à la sécurité", précisait alors la Ministre.
Jusqu'ici, l'incidence de cette faute, pour celui qui en était le coupable, se limitait donc à une simple contravention. Et ça, c'est fini. Le 1er avril prochain l'outrage sexiste deviendra effectivement un délit.
Mais ça change quoi au juste ?
C'est simple. Ce faisant, "l'outrage sexiste aggravé" passe donc du statut de contravention à celui de véritable amende. Plus précisément, quiconque en sera reconnu coupable devra s'amender de 3 750 euros. Une manière de bousculer quelque peu la loi originelle : "si sa définition ne change pas, son niveau de gravité légal quant à lui augmente", synthétise le magazine Elle. Idéal pour contrer cette manifestation du sexisme ?
On l'espère. Car le harcèlement de rue n'a jamais cessé.
Selon les derniers chiffres dévoilés par le ministère de l'Intérieur, le nombre d'outrages sexistes aurait encore augmenté en 2021 : 2 300 auraient effectivement été dénombrés en France. Un chiffre en hausse par rapport à celui de l'année précédente, qui était... De 1 405. 91 % des victimes d'outrages sexistes sont des femmes, alertait le rapport, et parmi elles, 61 %... n'ont même pas la trentaine.
Flippant.