"Les femmes c'est comme les juments, celles qui ont de grosses hanches ne sont pas les plus agréables à monter, mais c'est celles qui mettent bas le plus facilement." Cette phrase outrageusement sexiste est tirée de l'ouvrage Le Seigneur de Châlus, écrit par Yves Aubard en 2012 et dont l'intrigue se déroule à la fin du 10e siècle.
Ces propos misogynes ont récemment fait l'objet d'une polémique. Le Collège national des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) a en effet diffusé cette citation sur une diapositive lors des 42e journées du CNGOF, organisées du 5 du 7 décembre à Strasbourg. En découvrant la phrase, des personnes présentes au congrès ont photographié la diapositive pour la diffuser sur Twitter.
"Vous n'avez pas honte ? Extrêmement choquée de ces propos méprisants. Je comprends mieux le mépris et l'irrespect de certains de vos collègues dans le suivi de grossesse, vu que vous comparez certaines patientes à des juments! Des excuses sont demandées !", s'insurge l'utilisatrice Catiminie11.
Les réactions indignées tombent en cascade sur le réseau social à l'oiseau bleu, au point de donner naissance au hashtag #Jenesuispasunejument. Les excuses réclamées par les très nombreux internautes ont finalement été prononcées par le président du CNGOF Israël Nisrand vendredi 7 décembre en début d'après-midi.
"Sortie de son contexte, la phrase peut faire croire que celui qui l'a présentée en valide le sens, ce qui n'est pas le cas (...) Je prie donc tous ceux qui ont pu être choqués par l'affichage inapproprié de cette phrase moyenâgeuse d'accepter les excuses du CNGOF qui, bien sûr, regrette cet acte déplacé."
Cette polémique est dévoilée le lendemain de la publication de la nouvelle tribune du collectif #NousToutes, à l'origine de la marche du 24 novembre contre les violences faites aux femmes. Publiée dans Libération ce jeudi 6 décembre, la tribune appelle à une "médecine non-sexiste respectueuse de nos corps, de nos droits et de nos choix."
"Brisons ensemble le déni qui entoure ces violences ! Nous refusons d'être infantilisées et maltraitées. Nous exigeons le respect de notre corps, de notre dignité, de notre intégrité physique et mentale", écrivent les autrices de la tribune.
Une référence aux actes sexistes et aux violences gynécologiques et obstétricales, qui restent encore trop courants en France, comme l'a démontré un rapport du Haut Conseil à l'égalité publié en juin dernier.