"Dégradante", "pornographique", "sexiste", "dégradante". Voilà les adjectifs employés pour désigner une fresque épinglée dans le self de l'internat du CHU de Purpan, à Toulouse. Un tableau de trois mètres de long qui choque beaucoup les syndicats et les associations féministes.
La fresque est décrite comme une "parodie" du célèbre tableau d'Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple. Des femmes y sont représentées à quatre pattes, dans une position de soumission, ou encore en train de manger des ordures. Infirmier au CHU et secrétaire du syndicat Sud Santé Sociaux 3, Victor Alava assure au Parisien qu'une fresque aussi "dégradante et sexiste" n'a rien à faire dans un tel établissement.
Et l'annonce : "Nous avons déposé une alerte pour danger grave et imminent auprès de la direction pour demander une enquête. Ce tableau n'est pas acceptable au sein d'un établissement public où les violences sexuelles, sexistes et le harcèlement existent".
Alors que la direction du CHU voit là "une forme d'atteinte à la dignité des personnes" et l'expression scandaleuse de discriminations sexistes, l'association des internes de médecine insiste quant à elle sur la dimension "humoristique" de la chose, un humour "en vogue dans de nombreux CHU de France", comme le souligne Le Parisien. "C'est une tradition les fresques pornographiques dans les internats d'hôpitaux", plussoie un internaute.
"Mais pourquoi est ce une tradition ? C'est une tradition aussi le bizutage avec violences sexuelles ? C'est bien tout ça pour la santé mentale des étudiants ?", lui rétorque un autre. "La fresque participe à répandre la culture du viol, c'est une banalisation des images pornographiques. On n'en a vraiment pas besoin", a commenté de son côté Isabelle Prono, déléguée syndicale Sud et membre du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du CHU.
Et la déléguée syndicale conclure : "Il faut interdire ce genre d'affichage pornographique. Je ne vois pas en quoi ce genre de fresque est 'humoristique' et permettrait à des gens de se 'détendre'. Ce genre d'image ne facilite pas les relations entre hommes et femmes. Nous demandons à la direction d'interdire clairement, par une note de service ou directement dans le règlement intérieur, les affichages pornographiques à l'intérieur de l'enceinte du CHU".