C'est une information pour le moins marquante relayée par notre consoeur Brigitte Baronnet, journaliste à Allociné : le nouveau film de Roman Polanski, jadis maître des César, n'aura droit durant son exploitation qu'à une seule salle dans tout Paris. Et, en tout, à seulement 82 salles dans toute la France.
Et si cela présageait d'un considérable flop à venir ? Flop public en tout cas, puisque du côté de la critique, ce n'est pas un présage, mais une réalité. Ce film, répondant au nom de The Palace, n'est pas particulièrement bien reçu par la presse cinéma hexagonale. Malgré son casting de stars (Fanny Ardant, Mickey Rourke, John Cleese) il fait l'objet de qualificatifs virulents, aussi bien dans les pages du Parisien que dans celles de 20 minutes et de Première... Attisant une forme d'unanimité dans le jeu de massacre.
Une première dans la carrière du cinéaste ?
Faut-il aller voir The Palace ? Par-delà l'évocation de "l'affaire Polanski" - rappelons que le cinéaste fait l'objet d'accusations de la part de onze femmes, qu'il est poursuivi depuis 1977 aux Etats-Unis pour le viol de Samantha Gailey, qui n'avait que 13 ans au moment des faits, et qu'il a déjà été condamné par la justice en 1978 pour "relations sexuelles illégales" - la réponse de la presse culturelle française ne s'alourdit pas d'ambiguïté : non.
"The Palace est un Polanski aussi navrant qu'embarrassant", dézingue Première, déplorant "une farce lourdingue sur des riches en plein bug de l'an 2000 ainsi qu'un glaviot misanthrope envoyé depuis les hauteurs de Gstaad". Plus encore, développe le magazine, "c'est un film si agressif, laid et misanthrope qu'on peut raisonnablement avancer que Polanski l'a conçu comme un doigt d'honneur !".
Ca promet. Pas mieux cependant du côté de 20 Minutes, qui souffle bruyamment devant cette comédie "navrante" qui semble lasser "par ses gags ratés et son parfum de renfermé". Et la journaliste Caroline Vié d'abonder : "même en distinguant l'homme de l'artiste et vice-versa, The Palace est un film embarrassant, qui met terriblement mal à l'aise, un film pitoyable".
"C'est un film de vieux messieurs libidineux un peu trop portés sur la scatologie et les blagues de fesses pas drôles qu'on ne devrait plus avoir envie de faire dans les années 2020", fustige encore la critique ciné. Ouch. A l'unisson, et l'on arrêtera là l'énumération, Le Parisien frôle l'indigestion : "À quoi ressemble ce film ? À une grosse meringue sucrée, étouffante, indigeste... c'est une farce cynique et vulgaire". Roman Polanski fait l'objet d'appels au boycott mais aussi de débats, à propos de la "cancel culture", du fameux "séparer l'homme de l'artiste". Or, ici, l'artiste n'en sort pas mieux loti.