"L'objectif à terme, c'est de payer les femmes au même prix que les hommes le plus tôt possible". La directrice de la première édition du Tour de France femmes et ancienne championne de cyclisme Marion Rousse est revenue du côté de Franceinfo sur les nettes différences de montant entre les salaires et primes décernés aux coureurs du Tour de France masculin et aux coureuses du Tour de France Femmes - dont le parcours a été dévoilé ce 14 octobre.
Résultats ? Alors que le vainqueur du Tour de France masculin touche à lui seul 500 000 euros (excusez du peu), les gagnantes de la première édition du Tour de France Femmes toucheront quant à elles la moitié de cette somme (250 000)... au total. On touche là du doigt une problématique déjà énoncée à l'occasion du Paris-Roubaix en septembre dernier : alors que le vainqueur de l'édition masculine de cette compétition cycliste avait reçu une prime de de 30 000 euros, la gagnante féminine n'a touché que 1 535 euros. Avec 22 000 euros pour la deuxième place du Paris-Roubaix hommes, et 15 000 pour la troisième, l'écart des primes entre les sexes est considérable.
L'épreuve en huit étapes du Tour de France Femmes, qui prendra place du 24 au 31 juillet 2022, génère sans surprise les mêmes enjeux et problématiques.
"Amaury Sport Organisation a fait le choix de créer une course Paris-Roubaix féminin qui n'existait pas auparavant et qui n'avait pas de sponsor puisqu'elle n'existait pas. Donc, on ne connaissait pas son potentiel en termes de médiatisation, qui a été une réussite puisqu'on a pratiquement fait deux millions d'audience", modère de son côté Marion Rousse afin d'expliquer ces écarts de rémunération. Concernant ceux au coeur du Tour de France, la directrice affirme que l'objectif à terme "est de payer les femmes au même prix que les hommes, et ce le plus tôt possible".
"On espère l'année prochaine que des médias nous rejoignent, qu'on ait des sponsors et que les prix et les grilles de l'Union cycliste internationale évoluent", développe l'ancienne championne. Avant de revenir sur cette différence de primes entre hommes et femmes : "Il faut savoir aussi que c'est un Tour de France qui dure trois semaines, donc on peut plutôt comparer avec des courses comme Paris-Nice ou le Critérium du Dauphiné". La directrice souhaite en tout cas que cette première édition du Tour de France femmes "soit une réussite".
"Ç'est vraiment notre premier objectif : que d'un point de vue sportif, on ait du beau spectacle, que les médias s'intéressent, qu'on rentre dans les moeurs des Français, que le cyclisme féminin ne soit plus un étonnement lorsqu'on allume la télé et qu'on voit des filles sur un vélo, que ce soit normal", a affirmé Marion Rousse, insistant sur l'importance d'une valorisation des coureuses. Dans l'attente d'une égalité des rémunérations ?