Ce lundi 25 avril, le milliardaire Elon Musk a racheté le réseau social Twitter pour la bagatelle de 44 milliards de dollars, soit un peu plus de 41 milliards d'euros. L'une des raisons évoquées pour expliquer le caprice du PDG de Tesla, aussi fervent participant au concours de "qui à la plus grosse ?" avec Jeff Bezos : sauver la sacro-sainte "liberté d'expression". Ou comme on pourrait grossièrement le traduire : permettre à ses semblables, des mecs cishet blancs en grande majorité, de continuer d'insulter, de harceler, de violenter psychologiquement d'autres membres de la communauté issu·es des minorités en toute impunité.
Une annonce qui en a fait frémir plus d'un·e, et notamment, l'actrice et activiste féministe britannique Jameela Jamil. Sa réaction : quitter tout simplement la plateforme en signe de protestation – et de protection évidente contre une armée de trolls à venir.
Seulement ces derniers ont trouvé le moyen de lui témoigné leur haine autrement : par le biais de DM "déchaînés".
Sur Instagram, elle a publié son dernier tweet où elle explique sa décision, affirmant que Twitter "atteindrait sa forme finale de haine totalement anarchique" sous la direction d'Elon Musk. Un post qui a déclenché un déferlement de cyberharcèlement. "J'ai dit ceci puis je suis partie, après qu'Elon a acheté Twitter, et certains hommes blancs en colère sont apparemment très contrariés", écrit-elle en légende, expliquant que certains utilisateurs l'ont traitée de "connass* débile" et l'ont menacée de mort. CQFD.
"Je ne veux pas d'une liberté de discours de haine parce que cela nuit à la liberté d'expression des opprimé·es, car [ces personnes] font face à des conséquences réelles horribles et effrayantes pour avoir objecté à leur oppression", a-t-elle écrit. "C'est une évolution vers l'arrogance des Blancs (particulièrement les hommes hétérosexuels). Personne d'autre n'est en sécurité là-bas s'il ne pense pas que le vitriol déjà HORRIFIANT sur cette application est une 'liberté' suffisante."
L'actrice a ensuite partagé ses craintes que le site soit "sur le point de devenir [le film] The Purge et une sorte de rêve fiévreux de crypto bros", puis a déclaré qu'elle préférait protéger sa santé mentale et passer du temps avec son chien, Barold. Comme on la comprend.
En guise de conclusion, Jameela Jamil a analysé les messages abusifs qu'elle avait reçus comme ce à quoi, selon elle, Twitter ressemblerait à l'avenir. "C'est un signe de ce qui nous attend là-bas, hein ?" Et d'ironiser : "Laissez les garçons en colère avoir leur jouet. Une fois qu'il n'y aura plus personne pour faire des blagues fanatiques, ou pour opprimer ou menacer de violer, ils s'éteindront et retourneront à Reddit d'où ils viennent." Si seulement.