"Ils nous ont fouillés très lentement, avec arrogance et en se moquant de nous". Auprès du Daily Mail, des manifestantes russes accusées de protester contre la guerre en Ukraine ont relaté leur douloureuse expérience. Agées de 18 à 27 ans, elles auraient été arrêtées par la police russe en mars dernier au nord-est de Moscou.
Elles auraient ensuite subi un examen "humiliant et dégradant" de la part de la police russe. Ces femmes auraient notamment été forcées à se déshabiller dans leurs cellules à la vue d'officiers. Une fouille choquante et qui "se passait avec une caméra pointée sur nous", relate l'une des vingt plaignantes.
Une autre aborde l'attitude des policières : "Ils nous ont fouillées très lentement, avec arrogance et en se moquant de nous. Un policier dans un coin m'a ordonné de me déshabiller. Cela m'a tout de suite semblé étrange. Je me suis d'abord déshabillée jusqu'à mes sous-vêtements, mais l'officier a exigé de me déshabiller davantage. J'ai répondu que j'avais mes règles. Une policière a alors répondu: "Eh bien, je suis une femme, je comprends tout. Déshabillez-vous et accroupissez-vous".
"Les conditions dans la cellule elle-même étaient terribles. Il n'y avait pas de papier toilette, pas de poubelle. L'odeur était terrible, tout le monde était constamment malade", poursuit encore l'une des femmes arrêtées.
"Je suis outrée que chacune d'entre elles ait été fouillée de manière humiliante au centre de détention, en violation de notre législation", a fustigé l'avocate Olimpiada Usanova qui évoque également des accroupissements forcés et un traitement humiliant uniquement réservé aux femmes.
"Les hommes détenus ont juste été tapotés sur le devant et le dos, c'est tout. Les filles ont été forcées de se déshabiller et de s'accroupir. Ceci malgré le fait que chaque cellule dispose de vidéosurveillance. C'est une violation grave", déclare-t-elle auprès du Daily Mail.
"C'est de la violence et on ne peut pas la laisser impunie", a-t-elle poursuivi. Et Olimpiada Usanov de poursuivre : "Si nous ne parlons pas et n'écrivons pas à ce sujet, nous risquons à l'avenir d'être confrontés à des méthodes encore plus dures, y compris le viol".
Suite à ces accusations, la justice a été saisie. "Nous avons déposé une plainte collective contre le ministère de l'Intérieur à Nizhny Novgorod, exigeant une indemnisation pour préjudice moral pour violation des droits et humiliation. Nous faisons également appel contre la détention abusive dans les services de police." Les plaignantes exigent une indemnisation moyenne de 1962 euros chacune.