Responsable de carences, de maladies mais aussi de décès, la maigreur extrême a souvent trouvé sa cause dans l’anorexie. Mais il semblerait que cette thèse n’explique pas tous les cas de personnes en « sous-poids ».
Des chercheurs mettent en cause un excès de gènes sur une région du chromosome 16 connue pour être liée à l’obésité. On savait déjà que le nombre de copies des 28 gènes qui composent cette région n’était pas toujours stable. Les gènes transmis par les parents sont en général présents chez l’individu en deux exemplaires (un de la mère et un du père). Mais il arrive parfois que certaines personnes ne possèdent qu’une seule copie de ces gènes (1/2500) ou au contraire qu’elles en aient trois (1/2000). Ces dernières sont victimes d’une maigreur importante qui peut s’avérer extrême dans certains cas.
L’étude menée sur 100 000 personnes a montré la présence en triple de ces gènes sur 138 personnes. Elle serait la source d’une augmentation de la sensation de satiété. De fait, les personnes atteintes sont rassasiées avec de petites quantités et se retrouvent en sous-poids. Leur indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 18,5. Le professeur Froguel explique également que « dans un tiers des cas, cette mutation était absente chez les parents et dans les deux tiers restants elle était héréditaire ».
Ces recherches permettent aussi de montrer que les anomalies génétiques dues à la présence en excès ou de façon carencée des gènes peuvent avoir un effet totalement opposé, comme l’extrême maigreur et l’obésité. Cependant, les chercheurs n’ont pas encore réussi à déterminer lequel des gènes ou quelle association de gènes est responsable de la maigreur.
Claire-Marie Allègre
(Source : lefigaro.fr)
Crédit photo : Polka Dot
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