Près de la moitié des adolescentes de 15 à 19 ans, soit environ 126 millions de personnes dans le monde, pense qu’un mari a le droit de battre sa femme dans certaines circonstances. Des chiffres qui vont jusqu’à 80% dans certains pays comme l’Afghanistan, la Guinée ou la Jordanie. Ces chiffres proviennent d’une grande étude de l’UNICEF sur les violences faites aux enfants, intitulée « Cachée sous nos yeux ». Le rapport fait froid dans le dos. De nombreuses données, dans 190 pays qui renseignent des violences faites aux enfants, ont été récoltées et ont été publiées par la Fondation pour l’enfance de l’ONU.
« Aucun gouvernement ou aucun parent ne souhaitera voir ces chiffres qui incommodent tant », affirme le directeur exécutif de l’UNICEF, Anthony Lake. « Mais moins on fera front face à cette réalité, l’attitude ne changera pas et la violence faite aux enfants continuera à sembler normale. Mais ce ne l’est pas », ajoute-t-il. Une victime d’homicide sur cinq est un enfant ou un adolescent de moins de 20 ans rapporte par exemple la publication, ce qui aurait entraîné 95 000 morts en 2012. Dans des pays comme le Panama, le Vénézuela ou le Brésil, c’est la principale cause de mortalité des jeunes de 10 à 19 ans.
Autre chiffre impressionnant : une petite fille sur dix a été victime de viol ou actes sexuels forcés et un tiers des adolescentes mariées a souffert de violence physique, sexuelle ou émotionnelle. Dans certains pays, les chiffres font peur. En Suisse par exemple, à la suite d’une étude menée en 2009, 22% des filles de 15 à 17 ans, et 8% des garçons, ont souffert de violence sexuelle, qui impliquait un contact physique, principalement à travers d’Internet.